Un propriétaire de Tesla se fait implanter des puces dans le bras pour y télécharger des logiciels, accéder à des données, ouvrir son véhicule


Quel impact sur la santé et la sécurité ?

Un propriétaire de Tesla s’est fait implanter deux puces dans la main afin de stocker des monnaies cryptographiques et des données. Ces puces mises au point par la société Vivokey sont utiles comme clé de son domicile et comme moyen d’accéder à sa carte médicale. L’une des puces permet également de déverrouiller sa Tesla Model 3. Le cas Brandon Dalaly, qui fait suite à plusieurs autres rapportés dans des pays comme la Suède, et qui n’est donc pas isolé ravive le débat sur les risques de sécurité et de santé que soulève la pose de puces électroniques sous-cutanées.

Se faire insérer une puce RFID sous la peau ? C’est le genre de chose qu’on ne voit en principe que dans les films de science-fiction. Le cas Dalaly est parmi les plus récents. En effet, depuis 2015, les Suédois ont translaté cette pratique dans la réalité. D’après des chiffres publiés par l’éditeur en ligne Business Insider au mois de mai 2018, on dénombrait 3000 personnes dans cette situation. Une publication ultérieure du NPR – le principal réseau de radiodiffusion non commercial et de service public des États-Unis – était ensuite venue mettre ce chiffre à jour d’un bon millier, soit une augmentation de plus de 33 % en 5 mois.

La pose de ces puces transforme les porteurs en espèces de terminaux de communication NFC. Les puces électroniques sont injectées sous la peau pour un certain coût. Dalaly rapporte que la sienne lui a valu 100 $ auxquels il faut ajouter le prix de la puce, soit 300 $. Il s’agit de bornes de communication en champ proche (CCP ou NFC en anglais) de la taille d’un grain de riz. Pour rappel, la technologie CCP permet des communications de proximité (quelques centimètres) entre un lecteur et n’importe quel terminal mobile (tag CCP), ou entre les terminaux eux-mêmes, et ce, à un débit de 424 kbit à la seconde. Concrètement, l’humain (devenu tag CCP) peut communiquer avec un terminal par le biais d’un champ magnétique.

Les usages sont multiples : stockage (des coordonnées en cas d’urgence, de profils de réseaux sociaux, de billets électroniques pour les événements et les voyages, etc.), accès aux domiciles, bureaux, gymnases, etc. « Les puces sont conçues pour accélérer les opérations de routine et simplifier la vie », commentent des utilisateurs.

Et la sécurité alors ?

Jowan Osterlund – fondateur de Biohax International – le reconnaît : on peut tout pirater. Il insiste toutefois sur le fait que « les puces sont plus difficiles à hacker parce que situées sous la peau », mais la légèreté de son argumentaire étonne (comme l’engouement des Suédois pour ces puces). En effet, dans un rapport (paru en 2006) sur l’utilisation de la RFID pour l’identification humaine, le Department of Homeland Security (DHS) américain prévient : « la RFID offre peu de bénéfices en comparaison de ses effets sur la vie privée et l’intégrité des données. Elle aurait même plutôt tendance à accroître les risques en matière de sécurité et de protection des données personnelles, sans avantage commensurable pour les performances ou la sécurité nationale (…) Pour ces raisons, nous déconseillons l’utilisation de la RFID pour l’identification et la traçabilité des êtres humains. »

Verichip – l’un des leaders du marché des implants sous-cutanés – a lui-même reconnu qu’il ne faut pas trop accorder de confiance à ces puces. Dans une enquête (parue en 2006), la journaliste Annalee Newitz raconte comment un développeur est parvenu à cloner une puce Verichip qu’elle avait sous la peau. C’est dire que ce dernier était en mesure de « passer pour elle » à différents endroits. En dépit de ces signaux d’alerte, le marché des implants sous-cutanés n’a de cesse d’attirer des intervenants qui trouvent des preneurs.

Lire aussi : Suède : une puce implantée sous la peau, mise au point pour faire office de pass sanitaire (VIDEO)

Sources : Developpez – agadir-group


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