Il existe un lien entre les migraines et le taux de sucre dans le sang


L’étude ouvre la voie à de nouvelles mesures de prévention et de traitement.

De multiples facteurs de risque sont partagés entre les migraines, un trouble neurologique débilitant, et les traits liés à la glycémie, tels que la résistance à l’insuline, l’hyperinsulinémie (taux d’insuline élevé), l’hypoglycémie (faible taux de sucre dans le sang) et le diabète de type 2 (DT2).

On a constaté que les migraines et les caractéristiques de la glycémie coïncident dans de nombreuses études portant sur les causes et les caractéristiques des maladies dans différentes populations. L’observation d’une relation entre les deux suggère qu’ils sont influencés par la génétique, l’environnement ou une combinaison des deux.

Le lien génétique entre les deux est resté inconnu et justifie l’exploration de la possibilité de gènes et de voies de causalité partagés. Des chercheurs en génétique de la Queensland University of Technology (QUT), en Australie, ont confirmé l’existence de variantes génétiques et de gènes communs à plusieurs traits.

Analyse à l’échelle du génome

Le professeur Dale Nyholt et Rafiqul Islam, chercheur en doctorat à la QUT, ont d’abord passé en revue la littérature disponible sur la comorbidité de la migraine et des traits liés au glucose. Des preuves convaincantes d’associations biologiques et d’influences génétiques partagées entre la migraine, les céphalées et les caractéristiques liées au glucose les ont incités à mener une étude d’association pangénomique en collaboration avec l’International Headache Genetics Consortium (IHGC).

Les chercheurs ont découvert que l’insuline et la glycémie à jeun avaient un lien génétique significatif avec les migraines et les céphalées. Toutefois, seules les migraines présentaient une corrélation génétique avec la glycémie sur deux heures. Ils ont également découvert que des niveaux élevés d’une hormone appelée proinsuline à jeun pouvaient contribuer à protéger contre les maux de tête.

Les chercheurs ont ainsi pu mieux comprendre la biologie sous-jacente qui influence la migraine, les maux de tête et les caractéristiques glycémiques. Les gènes, les locus et voies responsables de ces caractéristiques identifiés dans l’étude peuvent servir de cibles importantes pour des investigations fonctionnelles supplémentaires. Cela pourrait permettre aux chercheurs de découvrir les mécanismes moléculaires précis qui contribuent à la comorbidité des migraines et aux caractéristiques liées à la glycémie.

Limites de l’étude

Les chercheurs admettent toutefois que leur étude présente certaines limites. L’étude a été menée sur des populations d’origine européenne, et il n’est pas certain que la recherche et ses résultats puissent être généralisés aux populations d’origine non européenne.

Certains échantillons chevauchants ont été utilisés pour comparer les maux de tête au glucose et les maux de tête au diabète de type 1, et d’autres études devraient utiliser des échantillons non chevauchants pour confirmer les résultats pertinents. Les variantes génétiques pour certains traits glycémiques sont également insuffisantes. Les résultats préliminaires sont toutefois prometteurs, et une collaboration mondiale est nécessaire sur ce sujet.

La recherche génétique sur ces traits de comorbidité peut potentiellement découvrir de nouveaux biomarqueurs et de nouvelles cibles thérapeutiques, et permettre de mieux comprendre leurs liens biologiques. Il est donc nécessaire que les professionnels de la santé prennent en compte la présence de migraines en conjonction avec les traits liés au glucose lors de l’évaluation et du traitement des patients.

L’étude a été publiée dans la revue Human Genetics.

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Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche


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