Des experts découvrent un ancien temple égyptien avec des rituels inédits


En fouillant un ancien temple égyptien, des chercheurs ont découvert les preuves d’un rituel inédit.

L’Égypte ancienne est un trésor de l’histoire. Aujourd’hui encore, les archéologues continuent d’en apprendre davantage sur cette fascinante civilisation ancienne qui existait il y a des milliers d’années le long du Nil.

Les découvertes et les révélations se succèdent à un rythme effréné, et plus nous en apprenons sur cette ancienne civilisation, plus elle nous fascine. Le fait que l’Égypte ne se résume pas aux pyramides est encore plus important. En fouillant un ancien complexe religieux dans le désert oriental égyptien, les archéologues du projet Sikait ont découvert les preuves d’une intense activité rituelle inconnue.

De nouveaux résultats ont été publiés à partir des campagnes de fouilles de Berenike menées par l’équipe du projet Sikait, dirigée par Joan Oller Guzmán, professeur à l’UAB. Les fouilles d’un complexe religieux de chronologie tardive ont été publiées dans l’American Journal of Archaeology, avec des résultats qui sont liés à la présence du peuple nomade Blemmyes. Les chercheurs rendent compte de la fouille du sanctuaire du faucon, qui était l’un des bâtiments les plus importants de la ville de Bérénice à cette époque, au sein du complexe nord. Ce complexe, de chronologie tardive (4e-6e siècles de notre ère), a été baptisé par les chercheurs Sanctuaire du Faucon.

Fondé à l’époque ptolémaïque (IIIe siècle avant J.-C.), le site a été fouillé par le Centre polonais d’archéologie méditerranéenne et l’université du Delaware. De la corne de l’Afrique à l’Arabie et à l’Inde, ce port est devenu la principale porte d’entrée de la mer Rouge à l’époque romaine et byzantine. Dans cette chronologie, la période romaine tardive, du quatrième au sixième siècle de notre ère, est l’une des phases qui a donné lieu aux découvertes les plus récentes. Au cours de cette période, la ville semble partiellement occupée et contrôlée par les Blemmyes, un groupe nomade de Nubiens dont les domaines s’étendaient à l’époque dans le désert oriental de l’Égypte. Grâce à la découverte d’inscriptions pour certains de leurs rois ou du sanctuaire du faucon, le complexe nord fournit des preuves claires d’un lien avec les Blemmyes.

On a découvert que les Blemmyes ont adapté un temple égyptien traditionnel à leur propre système de croyance après le IVe siècle. Joan Oller, chercheur à l’UAB, souligne que les découvertes sont particulièrement étonnantes, notamment des harpons, des statuettes en forme de cube et une stèle associée à des activités religieuses. Jusqu’à 15 faucons, la plupart sans tête, ont été retrouvés consacrés à l’intérieur du sanctuaire, ce qui en fait l’objet consacré le plus remarquable découvert. Même si la vallée du Nil avait déjà connu l’enterrement de faucons à des fins religieuses, ainsi que le culte de ces oiseaux, c’est la première fois que des chercheurs ont découvert des faucons enterrés dans un temple, ainsi que des œufs, d’une manière sans précédent.

Des faucons momifiés sans tête avaient été trouvés sur d’autres sites, mais toujours sous forme de spécimens individuels, jamais en groupe comme à Berenike. Cette stèle contient une inscription inhabituelle, qui se lit comme suit : “Il est inconvenant de faire bouillir une tête ici.” Comme l’indique généralement une inscription, il ne s’agit pas d’une dédicace ou d’une expression de gratitude, mais plutôt d’un avertissement de ne pas faire bouillir les têtes d’animaux à l’intérieur du temple, ce qui est considéré comme profane. Selon Joan Oller, cela indique l’existence d’activités rituelles intenses fondées sur les traditions égyptiennes et les contributions de Blemmyes, qui pourraient avoir reposé sur une base religieuse liée à Khonsou. En outre, ces découvertes contribuent à notre compréhension des Blemmyes, peuple semi-nomade qui vivait dans le désert oriental à l’époque du déclin de Rome, ont expliqué les chercheurs.

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Source : Curiosmos – Traduit par Anguille sous roche


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