Une section inexplorée de l’Aqueduc d’Auguste a été découverte sous Naples


Construit au début du premier siècle avant Jésus-Christ, à l’époque augustéenne, à Naples, en Italie, l’“Aqua Augusta” est l’un des aqueducs les plus grands et les plus sophistiqués de l’Empire romain. Aujourd’hui, une section jusqu’alors inconnue de l’Aqueduc d’Auguste a suscité l’enthousiasme des archéologues et des historiens.

Des spéléologues explorent l’Aqueduc d’Auguste, un aqueduc romain qui était jusqu’à présent l’aqueduc le moins documenté du monde romain. Source : Associazione Cocceius

L’Aqueduc d’Auguste fournissait de l’eau potable à partir des sources de Serino dans les Apennins campaniens, qui constituent la principale zone de sources de l’aquifère karstique du massif de Terminio (Italie du Sud). Malgré son importance historique, l’Aqueduc d’Auguste reste l’un des aqueducs de l’époque romaine les moins étudiés et les moins bien compris. C’est pourquoi ce tunnel perdu fait aujourd’hui la une des journaux.

Le plus long tronçon de l’Aqueduc d’Auguste

Construit par Marcus Vipsanius Agrippa, un ami proche et gendre de l’empereur romain Auguste, l’Aqueduc d’Auguste mesure environ 145 km et a été le plus long aqueduc du monde romain pendant plus de 400 ans. S’étendant de la colline de Posillipo, un quartier résidentiel aisé de Naples, jusqu’à l’île de Nisida en forme de croissant, la section redécouverte de l’Aqueduc d’Auguste mesure environ 640 mètres de long, ce qui représente le plus long tronçon connu découvert à ce jour.

Malgré son importance historique, l’Aqueduc d’Auguste n’avait jusqu’à présent reçu qu’une attention limitée de la part des chercheurs. Le nouveau segment de l’Aqueduc d’Auguste a cependant été identifié par l’Association Cocceius, un groupe à but non lucratif spécialisé dans les travaux spéléo-archéologiques, le Commissaire extraordinaire pour la récupération de Bagnoli et Invitalia.

Des spéléologues explorent l’Aqueduc d’Auguste, un aqueduc romain qui était auparavant l’aqueduc le moins documenté du monde romain. (Associazione Cocceius)

Des vérités enfouies dans les mythes

La découverte de ce tronçon de l’Aqueduc d’Auguste est née d’une série de récits de résidents locaux qui affirmaient avoir exploré les tunnels lorsqu’ils étaient enfants. Ces récits avaient toujours été considérés comme mythiques, mais aujourd’hui, selon un rapport d’Arkeonews, la découverte “souligne l’importance de la préservation des connaissances et du folklore locaux”, ainsi que le rôle de l’engagement communautaire dans la découverte et la préservation des sites anciens.

L’Aqueduc d’Auguste comprenait dix branches d’eau qui alimentaient en eau les centres urbains et les riches villas. La section récemment découverte de l’Aqueduc d’Auguste est décrite comme étant en “excellent” état par rapport aux nombreux tunnels d’eau souterrains en ruine en Italie. Pour cette raison, la section nouvellement découverte offre aux archéologues la possibilité d’étudier ce qui est l’une des sections “les mieux préservées” d’un aqueduc romain en Italie.

Une bibliothèque de l’ingénierie antique

Le tunnel principal mesure entre 52 cm et 70 cm de large, et 64 cm de haut. Il est recouvert d’un enduit hydraulique et d’une épaisse couche de calcaire à la base des piliers. En raison d’erreurs d’arpentage, les constructeurs d’Agrippa n’ont pas suivi le chemin le plus direct, et le tunnel principal a rencontré quelques obstacles le long de son parcours. Cependant, l’aqueduc est accessible sur toute sa longueur et chaque section présente une multitude de techniques d’ingénierie antiques.

Vue de l’intérieur de la section récemment redécouverte de l’Aqueduc d’Auguste. (Scintilena)

La mise au jour de ce nouveau segment de l’Aqueduc d’Auguste offre non seulement un aperçu de l’ingénierie et des techniques de construction de la Rome antique, mais aussi des informations sur l’importance culturelle et sociale de l’aqueduc, et son rôle dans la vie quotidienne du peuple romain antique.

Cette découverte rappelle non seulement la valeur des histoires locales, mais aussi l’importance de préserver et de protéger notre patrimoine culturel, ainsi que le rôle de l’engagement communautaire dans la découverte et la protection des sites antiques.

Lire aussi : Les aqueducs de l’ancienne Naples pourraient être la clé du refroidissement des villes

Source : Ancient Origins – Traduit par Anguille sous roche


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