Vikings : ces compagnons inattendus qu’ils ont emmené avec eux en Angleterre


Un cimetière de vikings fouillé en Angleterre ne contient pas seulement les restes incinérés de scandinaves.

Crédit : juninatt

À l’intérieur, des paléontologues ont identifié les restes de plusieurs animaux, dont un chien et un cheval, mêlés à ceux des humains. Et d’après leurs valeurs de strontium, ils ne venaient pas d’ici. Les détails de l’étude sont publiés dans PLOS One.

Selon la Chronique anglo-saxonne, un ensemble d’annales en vieil anglais relatant l’histoire des Anglo-Saxons, la soi-disant Grande Armée viking aurait envahi la côte sud-est de l’Angleterre en 865. Huit ans plus tard, ladite armée aurait atteint le village de Repton, à quelques kilomètres seulement d’un cimetière maintenant appelé Heath Wood.

Sur place, dans les années 1940 et 1950, les archéologues ont découvert 59 tumulus funéraires et en ont fouillé une vingtaine. À l’intérieur se trouvaient des objets funéraires scandinaves, dont des épées et des boucliers, et les restes de personnes présentant des preuves de traumatismes violents. Et visiblement, ces humains n’étaient pas seuls.

Dans un article récemment publié, une équipe dirigée par la paléontologue Tessi Löffelmann décrit en effet l’analyse des restes de trois humains (deux adultes et un enfant) et d’au moins trois animaux – un cheval, un chien et ce qui était probablement un cochon – incinérés ensemble. Ces restes incinérés provenaient d’un unique tumulus funéraire, qui comprenait également une poignée d’épée, des objets en argent et en fer et un fragment de bouclier.

Un tumulus viking à Heath Wood en cours de fouille. Crédits : Julian Richards, Université de York

En mer avec leurs animaux

Ces trois animaux (et l’un des adultes) n’étaient pas originaires d’Angleterre. Nous le savons grâce au strontium. Les valeurs de cet élément peuvent indiquer où vivait une personne ou un animal. En l’occurence, les valeurs étaient ici beaucoup plus proches de celles trouvées dans la région du bouclier baltique de la Scandinavie, une zone granitique couvrant la Fennoscandie (Norvège, Suède, Finlande), les pays baltes et le nord-ouest de la Russie moderne.

Ces analyses montrent que, peu de temps avant leur mort, au moins quelques guerriers vikings ont navigué vers l’ouest à travers la mer du nord avec leurs animaux pour finalement rejoindre le coeur de l’Angleterre.

Point intéressant, toutes ces dépouilles ont été brûlées sur un bûcher. Les restes d’humains et d’animaux ont ensuite été ratissés puis rassemblés ensemble.

Restes de vikings et d’animaux mêlés ensemble dans le cimetière de Heath Wood. Crédits : Julian Richards, Université de York

Les chercheurs ne sont pas vraiment certains du rôle joué par ces trois animaux, d’autant qu’il pourrait y en avoir davantage dans les autres tumulus. Il est possible que le chien ait été un compagnon de chasse ou un simple animal de compagnie, que le cheval visait à se déplacer et à faire la guerre, tandis que le cochon aurait permis de nourrir la communauté. Cependant, ce n’est pas comme si l’Angleterre manquait de chevaux ou de cochons. Aussi, peut-être que la réponse se résume simplement à une question de sentimentalité.

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Source : Sciencepost


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