La sonde Juno s’apprête à survoler Europe, à quoi peut-on s’attendre ?


Le 29 septembre, la sonde Juno de la NASA effectuera le survol le plus proche de la lune Europe en plus de vingt ans.

Crédits : 8385/pixabay

Le vaisseau scrutera la lune de Jupiter pour en apprendre davantage sur sa croûte glacée qui renferme un océan global.

Survol rapproché

Europe abrite un océan souterrain gigantesque niché sous une croûte de glace de plusieurs kilomètres d’épaisseur. Pour cette raison, cette lune est l’un des endroits les plus prometteurs dans le cadre de la recherche de la vie extraterrestre. Lancée le 5 août 2011 et présente dans le système jovien depuis 2016, la sonde Juno délaissera bientôt Jupiter et Ganymède pour faire un nouveau survol de cette lune.

L’orbite polaire de Juno autour de Jupiter signifie que la sonde s’approchera d’Europe selon une forte inclinaison, ce qui donnera pour la première fois au vaisseau des vues des régions polaires de la lune. Au cours de ce survol, Juno devrait passer à seulement 355 km au-dessus de la surface. Les données recueillies pourraient nous en apprendre davantage sur l’épaisseur de sa croûte glacée et nous dire si des poches souterraines d’eau liquide pourraient atteindre la surface.

Pour ce faire, l’équipe de mission va utiliser le radiomètre à micro-ondes (MWR) de la sonde. Cet instrument a été initialement développé pour « voir » sous les nuages ​​de Jupiter. Ici, les chercheurs l’utiliseront pour « percer » la croûte d’Europe en détectant son émission thermique. Ces détections dépendent du niveau d’impuretés de la glace. Plus celle-ci est pure, plus l’instrument pourra « voir » profondément.

Plus récemment, cet instrument avait également été déployé lors du dernier survol de Ganymède, la plus grande lune du système solaire. Les données recueillies avaient alors confirmé que la croûte glacée de la lune était très épaisse.

Crédits : NASA

Confirmer la présence de geysers ?

Ce prochain survol de Juno, qui doit avoir le lieu le 29 septembre prochain, est considéré par la NASA comme une « mission de reconnaissance » pour la prochaine mission Europa Clipper, dont le lancement est prévu pour 2024 à bord d’une fusée SpaceX. La sonde, qui doit arriver sur place en 2030, effectuera plusieurs dizaines de survols d’Europe à basse altitude. Ces données permettront d’évaluer la profondeur et la salinité de l’océan de la lune, entre autres objectifs.

On soupçonne également le déclenchement régulier d’éruptions de geysers d’eau émanant des profondeurs de la lune. En 2021, des scientifiques avaient en effet détecté suffisamment de vapeur libérée sur Europe pour remplir une piscine de taille olympique en quelques minutes. Cependant, la provenance de cette eau reste incertaine, car les scientifiques n’ont pas encore confirmé officiellement l’existence de ces geysers. Juno pourrait éventuellement traverser l’un d’eux (à condition seulement de passer au bon endroit au bon moment).

Notez enfin que la mission de Juno a été prolongée l’année dernière jusqu’en 2025, après quoi son futur reste incertain à cause du rayonnement de Jupiter. À chaque fois que la sonde atteint son point le plus proche de la planète, elle reçoit une grande dose de particules chargées. Le vaisseau est équipé pour y faire face, mais ses boucliers ne pourront pas tenir encore longtemps.

Lire aussi : Des scientifiques trouvent de nouvelles preuves d’un élément constitutif de la vie sur Encelade, la lune glacée de Saturne

Source : SciencePost


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