Voilà à quoi ressemble l’onde de choc d’une supernova


Le télescope spatial Chandra a pu observer l’onde de choc provoquée par l’explosion d’une étoile. La nébuleuse qui s’est formée est ralentie par un « mur de gaz » voisin.

Il a fallu 14 ans de données pour immortaliser l’onde de choc de cette supernova. Grâce à l’observatoire Chandra, des astronomes ont pu capturer le mouvement de cette onde, évoluant à près de 14 millions de kilomètres par heure. Ces images remarquables ont été diffusées le 24 juin 2021 sur le site de la Nasa consacré au télescope spatial Chandra, qui observe dans le rayonnement X.

Le résidu formé par l’explosion de cette supernova a été baptisé « MSH 15-5 », et semble bien être le plus jeune connu dans la Voie lactée. La lumière de cette supernova a atteint la Terre il y a environ 1 700 ans. Lors de la mort de cette étoile, l’explosion a créé un pulsar, un astre dense et magnétisé.

Ralentie par un « mur de gaz »

« Cette structure en forme de main est une nébuleuse d’énergie et de particules soufflées par un pulsar résiduel après l’explosion de l’étoile », décrit l’observatoire dans son communiqué. On peut voir que cette onde s’éloigne de la zone de l’explosion, puis qu’elle est ralentie par la présence d’un « mur de gaz » issu d’un nuage voisin de l’événement.

MSH 15-52 observé par Chandra. // Source : NASA/SAO/NCSU/Borkowski et al.

Au fur et à mesure que le reste de la supernova, formé des débris de l’ancienne étoile et de l’onde de l’explosion, s’est étendu vers l’extérieur dans l’espace, sa forme a été modifiée. Avec un peu d’imagination, on peut effectivement y voir la forme de doigts et d’une paume de main. Cette vue complète de la « main » n’est pas nouvelle : le phénomène avait déjà été observé en 2009.

Certains débris avancent jusqu’à 17 millions de km/h

Ce qui est nouveau, en revanche, est d’avoir identifié la vitesse à laquelle ce reste de supernova se déplace, soit environ 14 millions de km/h, tandis qu’il se heurte au nuage de gaz (qui a été baptisé RCW 89). Certains des débris sont encore plus rapides, avec une vitesse estimée à 17 millions de km/h. Le bord intérieur du nuage se trouve à environ 35 années-lumière du centre de l’explosion de l’ancienne étoile.

C’est grâce aux données obtenues avec l’observatoire Chandra, en 2004, puis 2008, puis fin 2017-début 2018, que le mouvement a pu être suivi. Les vitesses estimées peuvent paraître impressionnantes, mais elles représentent un fait un ralentissement des résidus de cette supernova. En se heurtant au nuage RCW 89, la vitesse du matériau a été diminuée. Selon les chercheurs, il faudrait que le matériau voyage à environ 48 millions de km/h pour atteindre le bord du nuage le plus éloigné.

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Source : Numerama


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