Le nuage radioactif détecté en France en octobre pourrait être d’origine russe


L’Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire soupçonne un accident nucléaire russe d’être à l’origine d’un nuage radioactif qui a brièvement survolé la France en octobre.

Les analyses l’avaient relevé entre fin septembre et mi-octobre 2017. À cette date, les stations françaises de surveillance de la qualité de l’air à la Seyne-sur-Mer, Nice et Ajaccio avaient relevé “des traces” de pollution au ruthénium-106, un produit de fission issu de l’industrie nucléaire, avec un pic de 46 microbecquerels par m3 à Nice début octobre.

“Les niveaux de concentration dans l’air en ruthénium-106 qui ont été relevés en Europe et a fortiori en France sont sans conséquence tant pour la santé humaine que pour l’environnement”, précise d’emblée l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) dans un rapport mis à jour jeudi. Dans le document, cet établissement expert en matière de recherche et d’expertise sur les risques nucléaires livre en outre son analyse quant à la localisation “possible” de la source de rejet ainsi que l’ordre de grandeur des quantités rejetées.

“Entre la Volga et l’Oural”

À partir des conditions météorologiques fournies par Météo France et des résultats de mesure disponibles dans les pays européens, l’IRSN a pu établir la carte ci-dessous, qui représente pour chacune des mailles la plausibilité de l’origine du rejet. Elle indique que la zone de rejet la plus plausible se situe “entre la Volga et l’Oural” sans qu’il ne soit possible, “avec les données disponibles”, de préciser la localisation exacte du point de rejet.

En effet, “c’est dans cette zone géographique que la simulation d’un rejet de ruthénium permet de mieux reproduire les mesures obtenues en Europe”.

La Russie n’a pas signalé d’incident nucléaire

Pour la zone de rejet “la plus plausible”, la quantité de ruthénium-106 rejetée a été estimée par les simulations de l’IRSN comme très importante car comprise entre 100 et 300 térabecquerels, note l’IRSN. À un niveau aussi important, l’institut estime qu’il serait dû à un accident nucléaire.

Si ce niveau avait été décelé en France, “les conséquences auraient nécessité localement de mettre en oeuvre des mesures de protection des populations sur un rayon de l’ordre de quelques kilomètres autour du lieu de rejet”. Depuis le 13 octobre 2016 en tout cas, le ruthénium-106 n’est plus détecté en France.

Reste à connaître l’origine de ce ces rejets. Pour l’heure, la Russie n’a pas signalé d’incident nucléaire particulier au cours de la dernière semaine du mois de septembre, date estimée de l’accident.

Source : MSN


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