Chine : découverte d’un homme enterré avec une « armure d’écailles » il y a 2500 ans


Il y a environ 2 500 ans, un homme du nord-ouest de la Chine a été enterré avec une armure composée de plus de 5 000 écailles de cuir.

Crédits : Dongliang Xu/Musée Turfan

Ce type de vêtement militaire, élaboré de manière très complexe, se fait très rare dans les archives historiques.

Une équipe d’anthropologues rapporte une découverte exceptionnelle après avoir mené des fouilles dans l’ancien cimetière chinois de Yanghai, près de la ville de Turfan, au bord du désert de Taklamakan. Depuis 2003, les chercheurs y ont analysé plus de 500 sépultures révélant une occupation continue pendant près de 1 400 ans à partir du début du XIIe siècle av. J.-C.

Dans l’une de ces tombes se trouvait la dépouille d’un homme d’environ trente ans enterré avec plusieurs artefacts, dont une « armure d’écailles ». Les détails de ces travaux sont publiés dans la revue Quaternary International.

Une armure légère et efficace

Il s’agit d’un exemple rare. Une autre armure de ce type avait été découverte dans l’ancienne tombe égyptienne du roi Toutankhamon, datant du 14e siècle av. J.-C. Un autre exemple bien conservé, exposé au Metropolitan Museum of Art de New York, date du VIIIe au IIIe siècle av. J.-C. En revanche, son origine est inconnue.

L’équipe de recherche évoque ici une « armure bionique » dans la mesure où elle s’inspire de la nature. Dans ce cas précis, les écailles de cuir ressemblent à celles des poissons qui se chevauchent, « renforçant la peau humaine pour une meilleure défense contre les coups de couteau et les tirs de flèche », explique Mayke Wagner, du département Eurasie de l’Institut archéologique allemand et chef de son bureau de Pékin.

L’armure, qui ressemble à une sorte de gilet, pouvait être enfilée rapidement. « C’est un vêtement défensif à taille unique, léger et très efficace pour les soldats d’une armée de masse », souligne également Patrick Wertmann, de l’Institut d’études asiatiques et orientales de l’Université de Zurich.

Une reconstruction de l’armure a révélé 5 444 petites écailles de cuir et 140 écailles plus grandes. Toutes étaient disposées en rangées horizontales et reliées par des lacets en cuir passant à travers les incisions. Selon l’analyse au radiocarbone d’une épine de plante coincée à l’intérieur, l’armure aurait été portée de 786 av. J.-C. à 543 av. J.-C. À l’époque, elle devait peser environ cinq kilogrammes.

Des restaurateurs du Turfan Museum. Crédits : Patrick Wertmann

Un ancien cavalier ?

D’après les chercheurs, ces armures à écailles étaient parfois portées pour protéger les conducteurs de chars et autres cavaliers en Asie occidentale. L’armure protégeait principalement le torse avant, les hanches, le côté gauche et le bas du dos. Sa protection du côté gauche permettait au porteur de manipuler facilement son bras droit. La largeur et la hauteur pouvaient également être ajustées.

En revanche, il semblerait que celle-ci n’ait pas été fabriquée en Chine. Selon le British Museum, il s’agirait davantage d’un équipement militaire néo-assyrien datant du VIIe siècle av. J.-C. Certaines peuvent être vues sur des gravures rupestres. Si cette idée est correcte, « alors l’armure de Yanghai est l’une des rares preuves réelles du transfert de technologie ouest-est à travers le continent eurasien au cours de la première moitié du premier millénaire avant notre ère », soulignent les chercheurs.

Une photo de l’armure en écailles de cuir conservée au Metropolitan Museum of Art . Crédits : The Metropolitan Museum of Art

Quelques questions importantes subsistent encore. Le porteur de l’armure était-il un soldat local au service assyrien ou bien a-t-il capturé l’armure de quelqu’un ? Était-il lui-même un Assyrien ou un Caucasien du Nord retrouvé d’une manière ou d’une autre à Turfan ?

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Source : SciencePost


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