De nouveaux géoglyphes découverts en Amazonie


Une étude récente menée par des chercheurs de l’Université de São Paulo détaille la découverte de nouveaux géoglyphes dans l’Acre, un état coincé entre le Brésil, le Pérou et la Bolivie.

La forêt amazonienne était exploitée il y a plus de 2 000 ans par les peuples indigènes. C’est en tout cas ce que révèle une étude publiée le lundi 6 février 2017 dans les Comptes-rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS) qui remet en question le concept d’un écosystème immaculé. L’étude s’appuie sur l’analyse du terrain autour de mystérieux « tracés » sur le sol dont l’existence fut révélée par des vues aériennes des forêts déboisées par l’activité humaine toujours plus grandissante. La découverte comprend notamment 450 géoglyphes datant de l’ère précolombienne qui occupent au total 13 000 km2 dans l’ouest du Brésil.

Les chercheurs ont voulu comprendre « dans quelle mesure les peuples autochtones avant l’arrivée des Européens en 1492 ont eu un impact sur l’environnement en construisant ces vastes terrassements aux formes géométriques », explique Jennifer Watling, scientifique du Musée d’archéologie et d’ethnographie de l’Université de São Paulo au Brésil. « Nous avons en tout premier lieu cherché à déterminer si cette vaste région d’Amazonie était déjà boisée quand les géoglyphes ont été construits », ajoute-t-elle.

géoglyphes

Crédits : Jennifer Watling

En reconstituant 6 000 ans d’histoire des sols et de la végétation autour de deux géoglyphes, les chercheurs ont déterminé que les peuples de l’ère précolombienne avaient activement exploité des massifs riches en palmiers pendant au moins deux millénaires dans une forêt dominée par le bambou. De petites clairières temporaires ont également été dégagées pour construire les géoglyphes nouvellement découverts. Les chercheurs suggèrent néanmoins que contrairement « à l’envahisseur moderne », les populations autochtones ne brûlaient pas la forêt pour l’exploiter ou pour libérer de la place, mais abattaient les arbres qu’ils vendaient ensuite à d’autres peuplades vivant dans la région. Ils se concentraient sur les espèces d’arbres « à grande valeur économique » telles que des palmiers, créant ainsi une sorte de « supermarché préhistorique ».

Les chercheurs n’ont pas encore été en mesure d’expliquer l’utilité de ces géoglyphes. D’après eux, ces structures n’avaient rien à voir avec des fondations et elles ne remplissaient pas non plus un rôle défensif. La chercheuse souligne également que le fait de prouver que des peuples autochtones exploitaient la forêt il y a des millénaires ne doit en aucun cas justifier l’exploitation destructrice des terres non durables pratiquée aujourd’hui et que nous devrions plutôt « mettre en évidence l’ingéniosité des régimes de subsistance du passé qui ne conduisent pas à la dégradation des forêts ».

Source : SciencePost


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