La cité égyptienne perdue de Thônis-Héracléion submergée depuis 1000 ans


La Cité perdue Thônis-Héracléion : En 1987, l’archéologue maritime Franck Goddio a fondé l’Institut Européen d’Archéologie Sous-Marine afin de se concentrer uniquement sur les fouilles sous-marines.

Il a découvert plusieurs épaves importantes dont le San Diego retrouvé dans les eaux des Philippines et le navire amiral de Napoléon Bonaparte lors de sa campagne en Égypte, en Orient.

Sa fouille la plus importante à ce jour est la découverte de l’ancienne ville portuaire engloutie de Thônis-Héracléion et de certaines parties de la ville de Canopus dans la baie d’Aboukir près d’Alexandrie, en Égypte. En partenariat avec le ministère égyptien des Antiquités, Goddio et son équipe ont extrait des artefacts remarquables du fond de la mer.

Thônis-Héracléion : Franck Goddio/Hilti Foundation

Avant sa découverte en 2000, aucune trace de Thônis-Héracléion n’avait été trouvée.

Selon franckgoddio.org, un mur de près de 150 mètres de long du temple a été trouvé ainsi qu’une plaque en or portant des lettres grecques signifiant que le roi Ptolémée III avait érigé un temple dédié à Héraclès.

Trois énormes statues en granit rose représentant un roi, une reine et Hâpy, le dieu de la fertilité et de l’abondance, ont été élevées et après examen, les statues mesuraient plus de seize pieds de haut et pesaient plus de cinq tonnes.

Des stèles (hauts piliers ou tablettes inscrits qui indiquaient généralement les deux directions, la nouvelle d’un décret pharaonique ou des odes aux dieux) également en granit rose ont été retrouvées avec des écrits grecs et égyptiens attestant l’idée que les deux pays partageaient des idéologies ainsi que des échanges commerciaux.

Une stèle en granit noir commandée par le pharaon Nectanébo Ier vers 360 avant J.-C. a été élevée et découverte presque identique à la stèle de Nectanébo au Musée égyptien du Caire.

Franck Goddio/Hilti Foundation

Plusieurs colonnes doriques provenant d’un temple grec et des pièces de monnaie, dont une en or byzantine du 4ème siècle, un autre en bronze également du 4ème siècle ont été retrouvés ainsi qu’une boucle d’oreille byzantine.

Des poids en pierre de plomb et en bronze pour mesurer les biens destinés à l’impôt ont également été retrouvés et une statue en pierre sombre d’une femme portant la tunique de la déesse Isis a été trouvée jusqu’au cou dans de la vase qui était peut-être Cléopâtre, car elle s’identifiait si étroitement à Isis.

Franck Goddio/Hilti Foundation

En outre, des centaines de petites statuettes de dieux et de pharaons, des amulettes, des tessons de poterie et de petits récipients ont été découverts sur le fond de la mer.

Avant qu’Alexandrie ne devienne le centre du commerce dans la région méditerranéenne en 331 avant J.-C., Thônis-Héracléion était un port animé à l’embouchure du Nil, là où il rencontre la mer Méditerranée, ainsi que l’emplacement d’un temple important, le grand temple d’Amon de Gereb.

La ville a atteint son apogée entre le VIe et le IVe siècle avant J.-C. Il existe peu d’informations sur les villes antiques, si ce n’est les écrits de l’historien grec Hérodote qui a vécu au 5e siècle avant J.-C.

Une reconstitution de ce à quoi la ville a pu ressembler. Photographie : Yann Bernard © Franck Goddio / Fondation Hilti.

Ses écrits comprennent le récit d’un grand temple construit à l’endroit où le héros Héraclès, fils de Zeus et même personne qui s’appelle Hercule à Rome, a débarqué en Égypte. Il nous raconte également qu’Hélène et Paris ont visité la ville avant la guerre de Troie.

Le nombre d’épaves retrouvées, à ce jour au nombre de soixante, et de sept cents ancres datant du VIe au IIe siècle avant J.-C. nous dit que le port était économiquement important en raison de la collecte des taxes et des droits de douane auprès des navires étrangers, selon ieasm.institute.

La composition de la zone méditerranéenne et son activité volcanique sont bien connues, avec non seulement des volcans en surface mais aussi de nombreux autres qui se sont formés sous l’eau. L’activité sismique, semblable à celle des tremblements de terre qui ont renversé le phare d’Alexandrie, est responsable du naufrage de Thônis-Héracléion.

La liquéfaction du sol crée des poches qui, si elles sont pressées par le poids des lourdes statues et des bâtiments en granit, permettent aux poches d’eau de jaillir en abaissant le niveau de la terre.

Entre l’activité sismique et les tsunamis qui suivent presque toujours, la ville est tombée progressivement dans la mer jusqu’à la fin du VIIIe siècle après J.-C., lorsque la dernière est tombée sous les vagues.

Franck Goddio estime que seulement cinq pour cent de la ville ont été mis au jour et que les fouilles sont toujours en cours, avec de nombreux autres artefacts à mettre au jour.

Lire aussi : Une épave époustouflante du Nil est la première preuve qu’Hérodote ne mentait pas à propos des bateaux égyptiens

Source : The Vintage News – Traduit par Anguille sous roche


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