Malgré son importance rituelle, le « toast » vient d’un morceau de pain grillé


Nous avons tous pris part à des rituels de toast.

Peinture de Peder Severin Krøyer, intitulée Hip, Hip, Hurrah ! et représentant un groupe d’artistes qui trinquent lors d’une fête. Source : Musée d’art de Göteborg / CC BY 4.0

À l’occasion d’un anniversaire ou d’un mariage, en souvenir d’un être cher ou en signe de respect, les toasts modernes vont du simple signe de tête poli en se mouillant les lèvres à l’absorption d’alcool après avoir prononcé des mots d’esprit. Mais vous êtes-vous déjà demandé d’où venait le nom lui-même ? Si le toast remonte à une époque bien plus ancienne, il semble que le mot lui-même trouve son origine dans un humble toast.

Il semble qu’à la fin du XVIIe siècle, les gens utilisaient du pain grillé épicé pour parfumer leurs boissons et les rendre plus appétissantes, pour améliorer l’odeur et absorber les sédiments acides. C’est à se demander ce qu’ils pouvaient bien boire. La tradition est similaire à celle des Espagnols qui mettent des fruits frais dans leur sangria de vin de mauvaise qualité, ou des Mexicains qui servent du citron vert et du sel avec la tequila pour en couvrir le goût.

Selon Merriam Webster, le fait de “trinquer” ou de faire boire quelqu’un à sa santé s’est “développé par association avec l’acte de lever littéralement un toast dans une tasse en l’honneur de quelqu’un”. En d’autres termes, le mot “toast” s’est transformé en référence à la personne honorée. Soit dit en passant, cela ressemble à l’origine du mot espagnol tapas, petites portions de nourriture servies dans un bar, qui provient de la coutume de couvrir (tapar) les boissons avec des tranches de pain pour empêcher les insectes d’y pénétrer.

Mosaïque romaine datant du IIIe siècle de notre ère représentant Héraklès et Dionysos trinquant lors d’un concours de boisson. (Domaine public)

L’action trouve ses racines dans la Grèce antique, où les hommes se réunissaient lors de symposiums et buvaient à la santé de leurs dieux. La tradition s’est poursuivie dans l’Empire romain, puis avec les chrétiens qui levaient leur verre à leurs saints. Pour les Romains, ce rituel était si important que le Sénat a décrété que tous les convives devaient porter un toast à la santé de l’empereur Auguste à chaque repas. Le NPR affirme que l’entrechoquement des verres est apparu avec le christianisme, en raison de la croyance selon laquelle “le bruit de la cloche chassait le diable”.

Tout au long de l’histoire, et en dépit de protocoles stricts, les toasts ont permis de faire démarrer la fête, en servant de jeu de boisson riche en événements. Au XVIIe siècle, de jeunes Anglais se poignardaient, mélangeaient leur sang au vin et buvaient ensuite à la santé de la femme qu’ils aimaient. Comme d’habitude, certaines cultures ont décidé de contrôler les célébrations.

L’Ordre de la Tempérance s’est mis en tête d’interdire les toasts en Allemagne dans les années 1500, Louis XIV a interdit les toasts en France, et les puritains du Massachusetts en 1634 y voyaient un trait diabolique hérité des “païens, païennes et infidèles”. Néanmoins, d’autres ont fait l’éloge de ses bienfaits. “Un toast ou un sentiment excite très souvent la bonne humeur et ravive une conversation languissante ; souvent, lorsqu’il est appliqué correctement, il refroidit la chaleur du ressentiment et émousse le bord de l’animosité”, a déclaré le maître royal des toasts.

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Source : Ancient Origins – Traduit par Anguille sous roche


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