La NASA nomme un “agent de protection planétaire” pour servir d’intermédiaire entre les humains et la vie extraterrestre


L’agent de la protection planétaire de la NASA, récemment nommé, a une lourde tâche. Lisa Pratt est responsable des efforts de l’agence spatiale pour empêcher le matériel biologique de contaminer la biosphère d’une planète, selon un article paru dans Space.com.

D’une part, Pratt doit s’assurer qu’il n’y a aucune bactérie de la Terre à bord d’un engin spatial américain qui puisse causer une “contamination directe” aux autres planètes. Dans le cas contraire, une contamination pourrait endommager ou détruire les biosphères de mondes extraterrestres.

En même temps, elle doit également empêcher que des molécules bioactives potentielles dans des échantillons provenant de sources extraterrestres – astéroïdes, comètes, météorites et autres planètes – ne causent une “contamination en amont” sur Terre. De tels contaminants biologiques pourraient déclencher une épidémie mortelle sur Terre.

M. Pratt dirige l’Office of Planetary Protection (OPP) de la NASA, qui a récemment concentré ses efforts sur la conception d’engins spatiaux américains pour prévenir la contamination biologique des planètes, y compris la nôtre. Le bureau réévalue son approche de la protection des planètes contre la contamination étant donné ses plans futurs pour obtenir des échantillons de Mars.

L’OPP est également préoccupée par le nombre croissant de groupes du secteur privé qui explorent l’espace sans les mesures de sécurité rigoureuses imposées par la NASA.

Protéger Mars et ses lunes de la contamination terrestre

Les politiques de protection planétaire de la NASA seront mises à l’épreuve par la mission Mars 2020. La mission d’atterrissage permettra d’obtenir des échantillons de sol à ramener sur Terre pour analyse.

Certains des échantillons auraient pu être en mesure de soutenir la vie dans le passé. D’autres pourraient être capables d’accueillir la vie d’aujourd’hui. La NASA estime qu’elle doit être très prudente lorsqu’elle introduit ces échantillons dans la biosphère terrestre.

Il y a aussi des “régions spéciales” sur Mars qui pourraient soutenir la vie, qu’il s’agisse de bactéries locales ou de bactéries rustiques de la Terre. La NASA avait esquivé ces régions pour éviter de perturber les microbes martiens potentiels, mais Mme Pratt croit que son agence doit chercher davantage des signes de vie.

L’agence américaine est également préoccupée par Phobos et Deimos, les deux lunes de Mars. La NASA et l’Agence japonaise d’exploration aérospatiale (JAXA) ont une mission conjointe à Phobos pour recueillir des échantillons. Alors que les Japonais croient que la mission est à l’abri du risque de contamination, des chercheurs indépendants pensent que Phobos pourrait héberger des microbes martiens qui s’y sont rendus en utilisant des matériaux qui ont été emportés par les impacts de météores.

Les entreprises commerciales pourraient ne pas stériliser l’équipement de leurs fusées, les nanosatellites…

M. Pratt fera également affaire avec des sociétés spatiales commerciales comme SpaceX et Blue Origin. Ces sociétés travaillent sur des fusées et des engins spatiaux qui pourraient envoyer leur cargaison – et leur équipage – au-delà de la Lune. Cependant, ils ne sont pas liés par les mêmes règles rigoureuses que la NASA en ce qui concerne la stérilisation adéquate de leur équipement.

SpaceX, par exemple, a récemment lancé un Tesla Roadster dans la direction générale de Mars. Ce coup de pub irresponsable a conduit à une petite crise de protection planétaire car la voiture n’avait pas été stérilisée au préalable. Il y avait une chance qu’elle puisse frapper Mars dans un avenir lointain et contaminer la planète rouge avec des bactéries terrestres.

Les nanosatellites, petits satellites construits à partir de pièces de série, sont un autre sujet de préoccupation et sont de plus en plus populaires auprès des planificateurs de missions interplanétaires en raison de leur taille compacte et de leur coût abordable. Le problème avec ces petites embarcations est que leurs pièces moins chères pourraient ne pas être en mesure de supporter les mesures de stérilisation standard pour les engins spatiaux, comme le traitement chimique ou les procédés de cuisson au four.

Comme le Roadster en orbite du Soleil, les nanosatellites pourraient encore avoir des microbes terrestres à leur bord. Pratt s’inquiète de la survie de ces bactéries dans l’espace et de leur retour dans l’atmosphère d’une autre planète, où elles peuvent détruire la biosphère locale.

Sources : Cosmic NewsSpace.comBusinessInsider.com – Traduit par Anguille sous roche


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