Le « GPS » européen Galileo toujours hors service depuis 5 jours à cause d’une mystérieuse panne


Des efforts de rétablissement sont en cours.

Une mystérieuse panne a affecté le fonctionnement de Galileo, le système mondial de navigation par satellite de l’Union européenne depuis le 11 juillet dernier. Tous les 26 satellites Galileo ne sont toujours pas encore opérationnels. L’agence responsable du système européen de positionnement par satellites ou GNSS (GSA), n’a pas encore publié d’information concernant la cause de la panne, mais BBC News a rapporté dimanche que la raison de la dégradation du service du réseau de satellites a été décrite comme un « incident technique lié à son infrastructure au sol ».

Selon une page d’état de service des satellites de la GSA, 24 des 26 satellites Galileo sont notifiés comme « inutilisables », tandis que les deux autres sont listés comme « en situation de test », ce qui signifie également qu’ils ne sont pas prêts pour une utilisation réelle. La GSA a publié jeudi un avis sur son site Web avertissant les entreprises et les organismes gouvernementaux qui utilisent le système que les signaux de Galileo pourraient devenir peu fiables.

« Jusqu’à nouvel ordre, les utilisateurs peuvent subir une dégradation du service sur tous les satellites Galileo. Cela signifie que les signaux peuvent ne pas être disponibles ou ne pas satisfaire des niveaux de performance minimale définie dans les documents de définition des services et qu’ils doivent être utilisés aux risques et périls des utilisateurs. Le service nominal sera repris dès que possible ». Une mise à jour de la description de la situation en date de vendredi indiquait que le service était hors d’usage jusqu’à nouvel ordre et avertissait que « les signaux ne doivent pas être utilisés ».

L’arrêt du système signifie que les agences gouvernementales et entreprises privées devront se tourner vers d’autres solutions. Tous les récepteurs, comme les derniers modèles de téléphones intelligents, s’appuieront sur les données provenant du Système mondial de localisation (GPS) américain pour recevoir des informations de synchronisation ou de position utilisables, jusqu’à ce que Galileo entre à nouveau en service. Les différents appareils pourraient également établir des connexions avec les réseaux russe (Glonass) et chinois (Beidou).

Depuis de nombreuses années, le système de navigation par satellites est utilisé dans presque tous les domaines de la vie. Que vous utilisez des smartphones, des tablettes, des montres connectées, des véhicules modernes, des navires, des avions, des applications comme Google Maps, Facebook, Twitter etc., vous aurez impérativement besoin du système de navigation par satellites afin de déterminer votre position 3D (longitude, latitude et altitude/élévation), naviguer, ou fournir l’heure. Par exemple, un pays pourra s’en servir pour offrir de meilleurs services à sa population en fournissant des informations précises sur les accidents, la circulation routière, la navigation aérienne et maritime, la météo, la prévention contre les phénomènes naturels, etc. Pour ces raisons, plusieurs pays se dotent de leur propre système de navigation par satellites.

Le premier pays à avoir compris les enjeux de ce système est les États-Unis. Le pays a commencé à développer son système depuis 1964 et le tout premier était dédié aux besoins de l’armée américaine. À partir 1995, un système de 24 satellites était totalement opérationnel et en 2000 toutes les restrictions militaires ont été levées et le système de positionnement devenu GPS (Global Positioning System) s’ouvrait au civil. Actuellement, les États-Unis détiennent le taux de couverture le plus élevé avec leur système de positionnement par satellites. Et quasiment tous les pays dépendent du GPS composé pour l’heure de 31 satellites opérationnels dans la constellation GPS.

Les deux premiers satellites opérationnels Galileo ont été lancés en 2011 puis deux autres ont suivi le pas en 2012. Depuis 2016, les premiers services de Galileo sont opérationnels. Selon BBC News, 12 autres satellites sont en construction pour venir s’ajouter à la constellation européenne. Outre l’engin spatial, Galileo s’appuie sur une infrastructure terrestre complexe pour contrôler le réseau et surveiller ses performances. Galileo est offert gratuitement ou dans le cadre d’offres commerciales et est largement utilisé par les organismes gouvernementaux et les entreprises privées pour la navigation et les opérations de recherche et de sauvetage.

Le système satellitaire Galileo a été lancé et financé par l’UE en tant qu’alternative au GPS de l’US Air Force et au GLONASS du gouvernement russe. Mais la Commission européenne promeut Galileo comme étant plus qu’un simple service de secours ; il est également présenté comme étant plus précis et plus robuste. Par conséquent, une panne qui paralyse l’ensemble du réseau est donc un sujet de préoccupation et de gêne non négligeable.

L’effondrement de Galileo survient également après que des pannes généralisées du GPS ont été signalées en Israël, en Iran, en Irak et en Syrie à la fin du mois de juin. Les médias israéliens ont attribué les temps d’arrêt à l’ingérence russe, plutôt qu’à un problème technique.

En ce qui concerne le système de positionnement satellitaire européen, BBC a rapporté dimanche que le spécialiste de la navigation par satellite Inside GNSS a appris des sources que le problème résidait dans une installation de chronométrage (Precise Timing Facility – PTF) en Italie. Un PTF génère et enregistre l’heure de référence par rapport à laquelle toutes les horloges du système Galileo sont vérifiées et étalonnées.

Toutefois, selon BBC News, la GSA a dit que « Les experts s’efforcent de rétablir la situation le plus rapidement possible. Une commission d’examen des anomalies a été immédiatement mise en place pour analyser la cause profonde exacte et mettre en œuvre des mesures de rétablissement ».

Les fonctions du GPS étant devenues partie intégrante du fonctionnement de toutes les économies modernes, y compris la synchronisation des transactions financières mondiales, des télécommunications et des réseaux énergétiques, une panne intégrale de plusieurs jours devient un problème pour les services gouvernementaux et les entreprises prisées de l’Europe.

Suivre l’évolution de la panne

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Sources : Developpez par Stan Adkens – GSA (1 & 2), BBC News


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