Le mystère du Soleil sera étudié par le premier observatoire solaire dédié de Chine


Cet outil permettra d’étudier comment le champ magnétique du Soleil crée des éjections de masse coronale et d’autres éruptions.

Dimanche, la Chine s’apprêtait à lancer dans l’espace son premier observatoire solaire dédié, afin de contribuer à l’étude des mystères du Soleil, selon un rapport publié vendredi par la revue Nature.

L’observatoire solaire spatial avancé (ASO-S) sera équipé de trois instruments qui fourniront des informations sur la façon dont le champ magnétique du Soleil provoque des éjections de masse coronale (EMC) et d’autres éruptions.

Une mission de longue haleine

L’observatoire a coûté la somme astronomique de 900 millions de yuans (126 millions de dollars américains) et a mis longtemps à voir le jour.

Des scientifiques chinois ont suggéré une telle mission pour la première fois dans les années 1970, a expliqué au magazine Nature Weiqun Gan, astrophysicien à l’Observatoire de la Montagne Mauve de l’Académie chinoise des sciences à Nanjing, et responsable scientifique de la mission.

“Nous avons toujours voulu faire quelque chose comme ça”, a-t-il ajouté.

Aujourd’hui, tout le monde sait que le champ magnétique du Soleil est à l’origine de ses émissions énergétiques, mais la relation entre les deux reste un mystère. ASO-S examinera différentes longueurs d’onde à la fois afin de relier les éruptions à leurs causes sous-jacentes et de révéler exactement ces dernières.

C’est pourquoi les scientifiques chinois ont donné à ASO-S le surnom de Kuafu-1, en référence à un géant de la mythologie chinoise qui cherchait à attraper et à dompter le Soleil. La mission de l’outil durera quatre ans et observera le Soleil depuis une orbite située à 720 kilomètres au-dessus de la surface de la Terre.

Gan a ajouté que cette période couvrira le pic 2024-25 du cycle solaire, qui dure 11 ans en moyenne. “Dans ces années de pic, nous pouvons observer beaucoup d’éruptions”, a-t-il expliqué.

ASO-S se concentrera sur la physique fondamentale des rafales de rayonnement à haute énergie connues sous le nom d’éruptions solaires, d’EMC, et sur leurs origines. Cette recherche fournira ensuite un contexte pour la compréhension d’autres activités similaires ailleurs dans l’univers.

Étudier et prévoir la météo spatiale

La mission évaluera également comment les éruptions solaires et les EMC peuvent affecter la Terre lorsqu’elles interagissent avec l’atmosphère de la planète en étudiant la “météo spatiale” qui résulte de ces activités. Sur Terre, cette météo est connue pour perturber les systèmes de navigation et perturber les réseaux électriques.

ASO-S sera capable de prévoir la météo spatiale, ce qui permettra aux chercheurs de prédire quand et où de telles éruptions se produiront et de se préparer à leurs conséquences.

Parmi les instruments de l’outil, on trouve un magnétographe pour étudier le champ magnétique du Soleil, un imageur à rayons X pour étudier le rayonnement à haute énergie libéré par les électrons accélérés dans les éruptions solaires, et un coronographe pour étudier le plasma produit par les éruptions et les EMC.

Ainsi, ASO-S observera pour la première fois dans le spectre ultraviolet la couronne moyenne où se forment les tempêtes solaires. Ce projet jamais entrepris auparavant fournira de nouveaux indices sur les origines des EMC.

Ce n’est pas le premier projet chinois à s’intéresser de près aux EMC. En août dernier, on a appris que la Chine était en train de construire le plus grand réseau de télescopes au monde conçu pour étudier le Soleil. Ce réseau, appelé le Daocheng Solar Radio Telescope (DSRT), a été conçu pour aider les scientifiques à mieux comprendre les EMC.

Lire aussi : Une gigantesque éruption solaire vient d’émerger de l’autre côté du Soleil

Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche


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