Des chercheurs établissent un nouveau record mondial de transmission de données par seconde en pétabits au Japon


Le plus rapide que le monde ait connu.

Des chercheurs du National Institute of Information and Communications Technology (NICT) au Japon ont démontré une transmission de données de plus d’un pétabit par seconde à l’aide d’une fibre multicœur (MCF) standard de 0,125 mm de diamètre, rapporte TechXplore.

Le monde étant de plus en plus connecté et le besoin d’information étant plus urgent que jamais, il y a un effort massif pour rendre nos appareils plus rapides et les soutenir avec une dorsale de transmission de données sans précédent. Plus tôt dans l’année, nous avons expliqué que les connexions Internet à 10 Gbps étaient en passe de devenir une réalité. Aujourd’hui, des chercheurs du Network Research Institute de NICT ont démontré la transmission de données en pétabits.

Progrès dans la fabrication des fibres optiques

Le monde des communications a fait un bond en avant lorsque nous sommes passés des câbles en cuivre aux fibres optiques. La vitesse de transmission des données a été multipliée et c’est cette infrastructure qui permet de passer des appels vidéo de haute qualité et de regarder des films en résolution 4K.

En laboratoire, cependant, les chercheurs travaillent sur des câbles à fibres optiques avancés qui ressemblent à ceux qui arrivent chez vous, mais qui peuvent prendre en charge plusieurs voies de propagation à l’intérieur. L’une de ces méthodes consiste à utiliser différents modes de transmission à l’intérieur d’un même noyau.

En décembre 2020, des chercheurs de NICT ont démontré une transmission de données de l’ordre du pétabit en utilisant 15 modes dans un seul noyau. Toutefois, pour que cette transmission soit efficace, il faut également que le traitement des signaux fonctionne de manière MIMO (entrées multiples, sorties multiples). Cela signifie que les signaux sont brouillés lorsqu’ils traversent le noyau et qu’ils doivent être désembrouillés par un équipement spécialisé lorsqu’ils sont reçus. Cela nécessite l’utilisation de circuits intégrés spécialisés et le déploiement pratique de cette technologie est difficile tant que nous n’aurons pas développé les circuits à l’échelle.

L’autre option consiste à transmettre les signaux en mode unique, mais en plaçant plusieurs cœurs dans une fibre optique. Il en résulte de multiples voies de transmission de données à travers une fibre optique qui ne semble pas différente de l’extérieur mais qui transporte des millions de bits de données à l’intérieur. Comme la fabrication de ces câbles n’est pas très différente de celle des câbles à âme unique, il est plus facile d’en faire une réalité commerciale.

Progrès dans le traitement du signal

Les chercheurs des NTIC ont utilisé le multiplexage par répartition en longueur d’onde (WDM), qui consiste à envoyer des signaux de différentes longueurs d’onde sur le même support. Cela permet de transmettre plus de données en même temps sur le même câble. Cette technologie a été exploitée commercialement et les opérateurs de câbles à fibres optiques ont utilisé les bandes C et L pour transmettre leurs données.

Outre ces deux bandes, les chercheurs des NTIC ont également utilisé la bande S, récemment explorée, lors de leurs essais de transmission. En utilisant des amplificateurs personnalisés pour ces bandes, les chercheurs ont réussi à transmettre 801 longueurs d’onde et à atteindre une largeur de bande optique record de 20 THz dans une fibre multicœur, indique le communiqué de presse. L’ensemble du système a transmis des données au rythme de 1,02 pétabit par seconde sur une distance de 51 km.

Alors que le monde adopte la 5G, on s’attend à une explosion des quantités de données qui devront être transmises, et des technologies comme celles-ci peuvent garantir que la transition puisse se faire sans effort.

Les chercheurs ont présenté leurs travaux lors de la conférence internationale sur les lasers et l’électro-optique (CLEO) 2022.

Lire aussi : Une percée dans le domaine des fibres optiques a permis de transformer un câble sous-marin en 12 sismographes

Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche


Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *