La 6G serait 100 fois plus rapide que la 5G, des universitaires présentent déjà une puce


Capable de transmettre des données à une vitesse de 11 gigabits par seconde.

La mise en place de la 5G a à peine débuté dans les différents pays du monde et l’on est encore loin d’élucider les nombreuses inquiétudes en rapport avec ses potentiels effets néfastes sur la santé de l’homme.

Cela dit, certains ne semblent pas vouloir attendre le temps qu’il faut et ont d’ores et déjà démarré des travaux sur une future 6G. Selon un article paru dans la revue scientifique britannique Nature Photonics ce mois, la sixième génération des standards pour la téléphonie mobile pourrait être 100 fois plus rapide que la 5G, permettant de télécharger plusieurs dizaines de gigabits par seconde.

Les spécifications de la 5G ont été finalisées il y a à peine deux ans. Elle a été conçue pour augmenter la vitesse, réduire la latence et améliorer la flexibilité des services sans fil. La technologie 5G a une vitesse de pointe théorique de 10 Gb/s, celle de la 4G n’est que de 1 Gb/s. Les opérateurs de télécommunication ont commencé le déploiement de la 5G fixe dans certaines villes il y a quelques mois, notamment dans les grandes villes du monde. Mais de nombreuses inquiétudes entourent les spécifications utilisées par la 5G, ce qui a freiné son déploiement dans plusieurs zones.

Par exemple, en France, jusqu’au mois de juin dernier, l’on continuait à se demander si la 5G ne mériterait pas un vrai débat. Dans le même sens, les appareils compatibles 5G commencent juste à être commercialisés. En gros, il y a plus de questions sur la 5G que de réponses. Si d’autres tentent d’apporter des réponses à ces différents faits, d’autres travaillent déjà sur la 6G. Ainsi, dans un rapport d’étude qu’elle a publié ce mois, une équipe de chercheurs de l’Université d’Osaka et de l’Université technologique de Nanyang à Singapour, a donné un aperçu de ce que la 6G pourrait être.

L’équipe a présenté une puce avec laquelle elle a pu transmettre des données à une vitesse de 11 gigabits par seconde, dépassant ainsi la vitesse maximale théorique de 10 gigabits par seconde de la 5G. En outre, la puce serait suffisamment rapide pour diffuser des vidéos haute définition 4K en temps réel. Ils pensent que la technologie peut encore se développer et qu’avec plus de progrès, elle pourrait atteindre des vitesses fulgurantes. La puce 6G présentée par les universitaires permet ainsi d’ajouter plusieurs crans à la puce 5G.

En effet, les ondes électromagnétiques sont caractérisées par une longueur d’onde et une fréquence. La longueur d’onde est la distance que couvre un cycle d’onde (de pic à pic ou de creux à creux, par exemple), et la fréquence est le nombre d’ondes qui passent par un point donné en une seconde. Les téléphones portables utilisent des radios miniatures pour capter les signaux électromagnétiques et les convertir en images et en sons sur votre téléphone. Les réseaux sans fil 4G fonctionnent avec des ondes millimétriques sur le spectre de la bande basse et moyenne.

Cela est défini comme une fréquence d’un peu moins (bande basse) et d’un peu plus (bande moyenne) qu’un gigahertz (ou un milliard de cycles par seconde). La 5G a fait monter la barre de plusieurs crans en ajoutant des ondes millimétriques de fréquence encore plus élevée, jusqu’à 300 gigahertz. Logiquement, l’on s’attend à ce que la puce 6G aille encore plus loin.

La puce 6G de l’étude peut transmettre des ondes à plus de trois fois la fréquence de la 5G : un térahertz, ou un trillion de cycles par seconde. Selon l’équipe, cela donne un débit de données de 11 gigabits par seconde. Bien que ce soit plus rapide que la 5G, ce n’est que le début pour le 6G. Un expert en communications sans fil estime même que les réseaux 6G pourraient traiter des débits allant jusqu’à 8 000 gigabits par seconde ; ils auront également une latence bien plus faible et une bande passante plus élevée que la 5G.

Par ailleurs, les ondes térahertz se situent entre les ondes infrarouges et les micro-ondes sur le spectre électromagnétique. Selon les chercheurs, leur génération et leur transmission sont à la fois difficiles et coûteuses, nécessitant des lasers spéciaux. L’équipe a ajouté que même dans cas, la gamme de fréquences est limitée. Elle a donc utilisé un nouveau matériau, appelé isolateur topologique photonique (PTI), pour transmettre les ondes térahertz. Les PTI peuvent conduire les ondes lumineuses sur leur surface et leurs bords plutôt que de les faire passer à travers le matériau.

Ils permettent ainsi à la lumière d’être redirigée dans les coins sans en perturber le flux. La puce est entièrement faite de silicium et comporte des rangées de trous triangulaires. Les recherches de l’équipe ont montré que la puce était capable de transmettre des ondes térahertz sans erreur. En plus d’avoir été conçue pour l’intelligence artificielle et les voitures à conduite autonome (et pour télécharger des centaines d’heures de vidéo en quelques secondes), la 6G ferait également une grande différence pour les centres de données, les dispositifs IdO et les communications à longue distance, entre autres applications.

Selon Ranjan Singh, professeur associé à l’Université technologique de Nanyang et ayant dirigé le projet, « la technologie térahertz […] peut potentiellement stimuler la communication intra et interpuces afin de soutenir l’intelligence artificielle et les technologies basées sur le cloud, comme les voitures à conduite autonome interconnectées, qui devront transmettre rapidement des données à d’autres voitures et infrastructures proches pour mieux naviguer et aussi pour éviter les accidents ». Cela dit, la 6G n’est pas pour sitôt.

Un récent livre blanc sur la 6G de la société japonaise NTTDoCoMo estime qu’elle arrivera probablement en 2030, pointant du doigt le fait que les générations de technologies de connexion sans fil ont jusqu’à présent été espacées d’environ 10 ans. La 3G est arrivée au début des années 2000, la 4G en 2010 et la 5G en 2020. D’ici là, certains attendent avec impatience le déploiement à grande échelle de la 5G et d’autres militent afin que la technologie soit proscrite ou que ces spécifications soient redéfinies, arguant l’argument selon lequel elle se base sur des ondes très dangereuses pour l’homme et les animaux.

Lire aussi : La 6G serait-elle 100 fois plus rapide que la 5G ? Elle permettrait même une diffusion sur la terre, dans l’espace et la mer

Sources : DeveloppezRapport de l’étude


Vous aimerez aussi...

1 réponse

  1. Eric ZMIRO dit :

    “sont caractérisées par une longueur d’onde et une fréquence. ”

    La longueur de l’onde et la fréquence sont liés. Ce qui caractérise une onde est la fréquence (ou longueur d’onde) et son intensité.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *