Un tribunal brésilien ordonne à Google de communiquer les coordonnées de toutes les personnes ayant effectué une recherche sur le nom d’un homme politique


Lancer un large filet dans une enquête sur un meurtre.

Aux États-Unis, Google est souvent heureux d’obtempérer et de transmettre les données de ses utilisateurs aux forces de l’ordre, mais à l’étranger, le géant de la technologie se bat contre des ordres similaires.

L’Electronic Frontier Foundation (EFF) félicite le géant de la technologie pour ce dernier point, mais le critique pour le premier, et cite le cas d’un mandat d’arrêt émis au Brésil auquel Google tente actuellement de résister.

Un tribunal brésilien demande des données sur toutes les personnes qui ont utilisé le moteur de recherche pour rechercher certains mots clés.

L’EFF explique que les mandats de perquisition basés sur des mots clés peuvent avoir une portée beaucoup plus large que ce que permet le quatrième amendement américain. Contrairement à l’exigence de cet amendement d’une cause probable contre une personne ou un lieu spécifique, les mandats basés sur des mots-clés consistent à “soupçonner” tout le monde : Google devrait passer en revue l’historique des recherches de tous les utilisateurs, afin de réduire la “chasse”.

En ce sens, les mandats par mot clé rappellent les mandats de type “geofence”, qui considèrent que tout le monde est “coupable jusqu’à preuve du contraire”. Pour autant que l’on sache, les mandats de géo-clôture ont été jusqu’à présent relativement rares aux États-Unis, mais leur nombre augmente et il a été signalé que Google s’y conformait.

Dans l’affaire qui se déroule au Brésil, “tous les utilisateurs” signifie même ceux qui utilisent Google pour effectuer des recherches sur le web sans être connectés à leur compte Google.

L’affaire spécifique à laquelle le mandat brésilien est lié, et contre laquelle Google se bat, tourne autour de l’assassinat de Marielle Franco, conseillère municipale de Rio de Janeiro. Les termes de recherche qui intéressent le tribunal s’étendent sur quatre jours et comprennent toutes les recherches portant sur le nom de la victime, une rue de la ville et le nom d’une association à but non lucratif que Marielle Franco visitait le jour de son assassinat.

L’argument juridique de Google contre le mandat est qu’il est aveugle et qu’il enfreint la Constitution brésilienne. Il est ironique d’entendre Google suggérer qu’un comportement est “exagéré”, compte tenu de son propre comportement, notamment en matière de censure, mais c’est l’argument qu’ils avancent au Brésil.

Non seulement cela, mais comme le note l’EFF, “les ordres de recherche par mot-clé sont de plus en plus courants aux États-Unis – mais Google ne semble pas s’être autant battu pour protéger la vie privée de ses utilisateurs américains”.

“Nous n’avons connaissance d’aucun cas dans lequel Google a repoussé les mandats de recherche par mot-clé aux États-Unis”, a précisé le groupe de défense des droits numériques.

Lire aussi : Google demandera bientôt aux utilisateurs australiens de montrer une pièce d’identité pour consulter certains contenus

Source : Reclaim The Net – Traduit par Anguille sous roche


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