La fréquentation des espaces verts est liée à la réduction de la consommation de médicaments sur ordonnance


Plus les gens fréquentent les parcs et les jardins communautaires, moins ils sont susceptibles de prendre un large éventail de médicaments sur ordonnance, y compris certains pour des maladies auxquelles on ne s’attend pas.

Les preuves s’accumulent rapidement que la plupart des gens ont besoin de passer du temps dans la nature pour être en bonne santé, tant physique que mentale. Bien qu’elle ne puisse pas prouver la causalité, une étude finlandaise a montré que la meilleure santé des utilisateurs réguliers de la nature peut couvrir un large éventail d’affections, du moins si l’on se base sur les médicaments qu’ils consomment. Les personnes qui se rendent régulièrement dans les parcs consomment moins de médicaments, non seulement pour la dépression et l’hypertension artérielle, mais aussi pour l’anxiété, l’insomnie et même l’asthme, suggère l’étude.

Les preuves des bienfaits de la nature pour la santé sont devenues si fortes que les médecins de quatre provinces canadiennes sont désormais autorisés à donner à leurs patients un billet gratuit pour les parcs nationaux comme traitement. Néanmoins, notre connaissance des conditions dans lesquelles l'”écothérapie” fonctionne et de la manière d’établir des doses optimales est pour le moins sommaire.

Pour tenter de répondre à ces questions, l’Académie de Finlande et le ministère de l’environnement ont financé une étude, publiée dans Occupational and Environmental Medicine, afin de voir comment l’exposition aux parcs affecte la prise de médicaments sur ordonnance.

L’étude a utilisé 16 000 réponses à une enquête menée en 2015-16 auprès des résidents d’Helsinki et des villes voisines de Vantaa et d’Espoo sur leur relation avec les parcs et les cours d’eau. La même enquête a également porté sur l’utilisation de divers médicaments sur ordonnance.

Contrairement à certaines recherches antérieures, la simple proximité de la nature, comme la possibilité de voir de la verdure de chez soi, n’a pas d’incidence sur la consommation de médicaments sur ordonnance. La superficie de la zone locale consacrée aux parcs, qui a été la mesure la plus fréquemment étudiée dans les études antérieures de ce type, n’a pas non plus eu d’incidence. Toutefois, une forte association a été constatée entre la fréquence de visite des parcs par les répondants et leur consommation de médicaments.

Les personnes qui déclaraient se rendre dans les parcs trois à quatre fois par semaine étaient 33 % moins susceptibles de prendre des antidépresseurs et des anxiolytiques que celles qui le faisaient rarement. L’utilisation de médicaments contre l’hypertension artérielle était 36 % moins probable dans le même groupe. Bien que l’étude ait également inclus une catégorie pour les personnes qui visitent les parcs cinq fois ou plus par semaine, on n’a pas constaté de réduction supplémentaire de la consommation de médicaments chez les visiteurs les plus fréquents – dans certains cas, ils ont pris un peu plus de médicaments que ceux qui visitent les parcs environ tous les deux jours.

Ces travaux complètent une étude publiée récemment qui a révélé que les maladies de Parkinson et d’Alzheimer se développent plus lentement chez les personnes qui passent fréquemment du temps dans la nature.

L’asthme est une maladie qui, selon certaines études, s’aggrave avec l’exposition à la nature, peut-être parce que le pollen est un déclencheur courant. Cependant, les personnes qui se rendent fréquemment dans des parcs ont 26 % moins de chances de prendre des médicaments contre l’asthme. Il est également possible que les personnes les plus sujettes à l’asthme évitent de se baigner dans les forêts, en particulier au printemps.

Comme l’indique l’association de l’asthme, la direction de la causalité est cruciale : les gens ont-ils besoin de doses plus faibles de médicaments parce qu’ils passent du temps dans la nature, ou les personnes qui sont suffisamment bien pour avoir besoin de moins de médicaments sont-elles plus à même de visiter leur parc local ? Un troisième facteur, tel que l’exercice, pourrait-il être à l’origine des deux mesures ?

Les auteurs admettent qu’ils ne peuvent pas répondre à cette question. Nous devons espérer que des évaluations d’interventions comme l’essai canadien PaRx mentionné plus haut le pourront. Néanmoins, les auteurs ont fourni des preuves que l’association se maintient après avoir contrôlé des facteurs tels que le statut socio-économique, écartant ainsi certaines explications possibles.

L’article est publié dans Occupational & Environmental Medicine.

Lire aussi : Une petite étude révèle que se promener dans la nature peut vraiment soulager l’esprit

Source : IFLScience – Traduit par Anguille sous roche


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