La majorité des déchets plastique retrouvés en haute mer sont en fait rejetés par les navires de commerce


Une récente étude suggère que la grande majorité des bouteilles en plastique qui stagnent autour de l’île Inaccessible, à mi-chemin entre l’Argentine et l’Afrique du Sud, ont été rejetées par des navires chinois.

Lorsque l’on parle de pollution en milieu océanique, le problème des déchets rejetés depuis la terre est souvent évoqué. Ces derniers représentent, à juste titre, une grande part de la pollution plastique près des côtes. En haute mer en revanche, c’est différent. En témoigne cette nouvelle étude, publiée dans les Actes de l’Académie nationale des sciences. Des analyses faites près de l’île Inaccessible révèlent en effet que la majorité des déchets plastique ont probablement été rejetés par des navires de commerce asiatiques.

Les deux tiers proviennent de Chine

L’île Inaccessible se place au milieu du gyre de l’Atlantique Sud, un vaste tourbillon de courants créant une vaste zone de déchets stagnants. Il y a quelques années, des chercheurs de l’Université du Cap ont entrepris d’analyser la composition de ces dépotoirs maritimes. Ils ont mené trois expéditions en 1984, en 2009 et en 2018. Lors des deux premières études, il est ressorti que la majorité des déchets provenaient d’Amérique du Sud, à 3 000 kilomètres à l’ouest. En revanche depuis un an, les trois quarts des déchets semblent provenir d’Asie, principalement de Chine.

Peter Ryan, principal auteur de l’étude, souligne également le fait que toutes les bouteilles en plastique ou presque avaient été écrasées. Comme on le fait à bord des navires. Toutes avaient par ailleurs été produites au cours des deux dernières années. Ce qui exclut la possibilité qu’elles aient été emportées par les courants océaniques depuis l’Asie. Un chemin naturel qui aurait pris normalement beaucoup plus de temps.

Il faut par ailleurs noter que le nombre de navires de pêche asiatiques est resté stable depuis les années 1990. Tandis que le nombre de cargos asiatiques a de son côté considérablement augmenté dans l’Atlantique. C’est pourquoi les chercheurs concluent que toutes ces bouteilles doivent provenir de ces navires marchands, et sont rejetées en violation du droit international.

Rappelons qu’une étude publiée l’année dernière nous révélait que la décharge de déchets plastiques qui tourbillonne dans l’océan Pacifique était désormais plus vaste que la France, l’Allemagne et l’Espagne réunies. C’est bien plus grand que ce que l’on craignait. La grande majorité de ces déchets était composée de bouteilles, mais également de filets de pêche.

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Source : SciencePost


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