L’adhésion aux cinq préceptes du bouddhisme peut réduire le risque de dépression


Il n’est pas nécessaire d’être bouddhiste pour suivre les cinq préceptes.

Selon les résultats d’une nouvelle étude, les personnes qui observent les cinq préceptes du bouddhisme pourraient être plus résistantes au stress et moins susceptibles de souffrir de dépression. Code de conduite éthique conçu pour bannir la souffrance et aider les adeptes à atteindre l’illumination, les cinq préceptes peuvent favoriser le calme intérieur et l’équanimité, ce qui, selon les chercheurs, pourrait avoir des effets bénéfiques plus généraux sur la santé mentale.

Selon les auteurs de l’étude, le trait de personnalité “névrosisme” – qui se caractérise par une série d’émotions négatives, dont la colère, l’anxiété et l’irritabilité – représente un facteur de risque majeur de dépression, en particulier en période de stress. “Un symptôme dépressif cliniquement significatif est généralement attribuable à une interaction du trait de personnalité qu’est le névrosisme avec un facteur de stress de la vie”, précisent-ils.

D’autre part, les chercheurs expliquent que les cinq préceptes du bouddhisme ont été liés à des améliorations de qualités utiles telles que “l’efficacité personnelle, la résilience [et] l’équanimité”, qui peuvent toutes protéger contre l’angoisse mentale. Ils ont donc cherché à déterminer comment l’adhésion à ces cinq comportements moraux influence la relation entre le névrosisme, le stress et la dépression.

Plus précisément, les cinq préceptes consistent à s’abstenir de tuer, de voler, l’inconduite sexuelle, de mentir avec de mauvaises intentions et de consommer des substances intoxicantes. Bien que certains de ces préceptes puissent sembler faciles à appliquer, il faut garder à l’esprit que les restrictions concernant le fait de prendre une vie s’appliquent également aux non-humains, ce qui signifie qu’écraser un moustique constitue une infraction au code.

Pour mener à bien leurs recherches, les auteurs de l’étude ont recruté 644 adultes thaïlandais qui ont répondu à une série de questionnaires, notamment l’inventaire du névrosisme, l’échelle du stress perçu, la sous-échelle de dépression et la sous-échelle des cinq préceptes de l’inventaire de la force intérieure.

Les résultats ont montré que si l’observation des cinq préceptes n’influençait pas directement le lien entre le névrosisme et la dépression, elle réduisait considérablement la probabilité de développer des symptômes dépressifs dus au stress perçu. Par exemple, parmi les participants ayant un faible niveau d’adhésion aux préceptes, chaque point sur l’échelle de stress perçu était associé à une augmentation de 0,273 point sur l’échelle de dépression. En revanche, ceux qui avaient un haut degré d’adhésion ont vu leur score de dépression augmenter de seulement 0,157 pour chaque point sur l’échelle de stress.

“L’observation des cinq préceptes offre des preuves qu’elle amortit l’effet du stress perçu sur la dépression”, écrivent les auteurs de l’étude, ajoutant que “les personnes ayant un niveau élevé d’observation des cinq préceptes sont moins susceptibles de développer des symptômes dépressifs”.

Et bien que l’étude n’ait pas cherché à identifier une relation de cause à effet derrière cet effet apparent, les chercheurs spéculent que “le mécanisme de changement de l’observation des cinq préceptes pourrait être similaire à l’équanimité. Il pourrait être impliqué dans le fait de rendre un état d’esprit et de vie plus calme, et d’acquérir une meilleure conscience de soi, ce qui réduirait le sentiment de stress que l’on ressent”.

En outre, bien que 93 % des participants se soient identifiés comme bouddhistes, les chercheurs affirment que les croyances religieuses ne sont peut-être pas une condition préalable pour bénéficier des cinq préceptes. De la même manière que la méditation a été recadrée sous le nom de “pleine conscience” afin de démystifier le concept, les auteurs insistent sur le fait que les cinq préceptes du bouddhisme peuvent être présentés comme un ensemble de comportements plutôt que comme une doctrine religieuse, rendant ainsi la pratique plus acceptable pour les non-bouddhistes.

L’étude a été publiée dans la revue PLOS ONE.

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Source : IFLScience – Traduit par Anguille sous roche


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