À cause de la pandémie, les robots prendront les emplois encore plus rapidement, environ 50 millions d’emplois pourraient être automatisés


La crise sanitaire déclenchée par le Covid-19 frappe de plein fouet les entreprises et empiète également sur le fonctionnement des chaînes d’approvisionnement. Les contacts humains sont déconseillés et l’industrie en souffre déjà.

Soucieuses d’immuniser ces pans de l’économie contre les impacts négatifs de la maladie, de plus en plus d’entreprises commencent à substituer certains travailleurs par des robots. Selon un nouveau rapport cette semaine, le rythme d’automatisation pourrait être plus rapide que ce qui a été prévu par les études précédentes en raison du coronavirus.

Les contraintes qu’impose le Covid-19 ne permettent plus au salarié de se rendre sur leurs lieux de travail ou bien de travailler comme auparavant. Les contacts sociaux et les chaînes d’approvisionnement sont perturbés par le coronavirus. Si la situation persiste, les industries essentielles pourraient être durement touchées. Selon un rapport de MarketWatch, les entreprises américaines se lancent par milliers dans l’acquisition de robots pour tenter de limiter les dégâts. Ainsi, environ 50 millions d’emplois pourraient être automatisés dans les seuls secteurs essentiels.

D’après le rapport, une automatisation plus poussée, avec des robots et des ordinateurs toujours plus puissants, peut contribuer à immuniser l’économie contre de futures pandémies. Cette action est justifiée en particulier pour deux groupes d’industries qui sont récemment apparus sur le devant de la scène : les industries essentielles, qui comprennent de grandes parties de la chaîne d’approvisionnement manufacturière, et les industries en contact direct avec la clientèle, également connues sous le nom d’industries à forte intensité de main-d’œuvre.

Ces deux catégories se chevauchent. Par exemple, environ la moitié des industries à contact direct avec la clientèle sont considérées comme essentielles. De toutes les façons, il s’agit là d’un changement irréversible et des millions de gens devront se réorienter dans les prochaines années. S’il faut faire appel à l’automatisation pour empêcher ses industries dites essentielles de souffrir des effets nocifs d’une pandémie future ou d’être complètement mises à l’arrêt, les données du rapport montrent qu’un grand nombre d’Américains pourraient perdre leurs emplois d’ici les quinze prochaines années.

Environ 54 % de tous les emplois aux États-Unis se trouvent dans des industries classées comme essentielles par le ministère de la Sécurité intérieure, et 67 % de ces emplois correspondant à 52 % des salaires sont susceptibles d’être automatisés. En fait, ce sont les emplois à bas salaire, comme les emplois dans le commerce de détail et les entrepôts, qui sont les plus menacés. En comparaison, les industries de haute technologie représentent 46 % des emplois (avec un certain chevauchement avec les industries essentielles), et 57 % de ces emplois sont vulnérables.

La mesure de distanciation sociale affecte les industries de contact comme les restaurants et bars, le commerce de détail et les loisirs. Selon une étude d’Oxford citée par le rapport, le monde devrait disposer de la technologie idoine pour automatiser presque 86 % des emplois dans les restaurants, 76 % des emplois dans le commerce de détail et environ 59 % des emplois dans les loisirs d’ici 2035. Le contact social est apprécié des clients, mais certains analystes estiment qu’après le passage du Covid-19, ces derniers changeront forcément de comportement.

Cela signifie que certains clients à tout moment et presque tous les clients à certains moments apprécieront d’éviter d’entrer en contact avec le personnel. Cela modifie considérablement le mélange des préférences et des offres des restaurants. Par ailleurs, les grandes entreprises, en particulier celles qui envisagent de réembaucher, réfléchiront à deux fois avant de décider si un travail particulier peut être effectué par une machine. Les robots deviennent de plus en plus performants à l’heure pour accomplir les tâches et de moins en moins cher à la minute.

Selon le rapport, les avantages en matière de coûts vont être renforcés par la perception des risques. Il cite aussi le fait que certains magasins comme Amazon Go sont déjà entièrement automatisés et qu’Amazon est sur le point de démarrer la commercialisation de sa technologie. Dans ce cas, la vente au détail telle que nous la connaissons aujourd’hui pourrait être limitée aux petits magasins, s’ils peuvent survivre. À côté, le prototype de camionnette de livraison de Ford Motor comprend un robot qui amène les colis du véhicule à la porte.

Ford Motor vise un marché de plusieurs milliards de dollars. Selon certaines estimations, ABB, une entreprise helvético suédoise, aurait déjà installé plus de 400 000 robots industriels, remplaçant plus de 2 millions de travailleurs. Selon le rapport, l’environnement de l’automatisation n’a jamais été aussi favorable. Des taux d’intérêt très bas, de grands secteurs à faible valeur ajoutée par salarié avec des tâches répétitives, une croissance exponentielle des brevets impliquant l’intelligence artificielle sont autant d’éléments montrant une automatisation accélérée.

Selon Johannes Moenius, l’auteur du rapport, il est évident que les entreprises voient dans cette automatisation une mesure pour protéger les industries essentielles et les chaînes d’approvisionnement contre la prochaine attaque de virus. Elles doivent également répondre aux besoins des clients qui préfèrent les services à distance. C’est une transformation qui s’observera peu à peu après le passage du coronavirus. Il est en train d’accélérer et de modifier un choc technologique qui se prépare depuis plus d’une décennie.

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Sources : DeveloppezMarketWatch


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