Les décès de cause inconnue sont désormais la principale cause de mortalité de l’Alberta


L’Alberta signale une augmentation sans précédent des causes de décès mal définies et inconnues en 2021.

Cette catégorie est en tête devant la démence, qui occupe la première place depuis 2016, et le COVID-19, qui a commencé à s’ajouter au nombre de décès dans la province de façon importante en 2020.

En 2021, les causes de décès mal définies et inconnues ont pris la première place avec 3 362 décès, contre 1 464 en 2020 et 522 l’année précédente, selon les statistiques du gouvernement de l’Alberta.

La catégorie des causes inconnues de décès n’a commencé à apparaître sur la liste qu’en 2019 – il n’y a aucune trace de son classement avant cette date, qui remonte à 2001.

“Je pense que c’est probablement multifactoriel, donc il y a probablement beaucoup de choses qui entrent en jeu”, a déclaré le Dr Daniel Gregson, professeur associé à la Cumming School of Medicine de l’Université de Calgary, spécialisé dans les maladies infectieuses et la microbiologie.

Selon le Dr Gregson, ces facteurs comprennent le manque de ressources pour déterminer la cause du décès dans certains cas, l’accès tardif aux services de santé et les complications post-COVID.

“Nous avons l’impression qu’après avoir survécu au COVID, tout s’arrête là, mais ce n’est pas nécessairement vrai”, a-t-il déclaré à CTV News.

M. Gregson fait référence à une vaste étude menée aux États-Unis qui a révélé que les personnes qui ont contracté le COVID-19 courent un risque plus élevé de maladie cardiaque, d’accident vasculaire cérébral, d’embolie pulmonaire et de décès que les personnes qui n’ont pas été infectées. Le risque est encore plus élevé pour les personnes qui se retrouvent à l’hôpital ou aux soins intensifs avec le COVID.

“Nous nous attendons à ce que des décès qui ne sont pas directement liés au COVID, mais indirectement liés au COVID, surviennent après le diagnostic chez les patients après le premier mois d’infection”, a-t-il déclaré.

“On pourrait s’attendre à ce que certains de ces patients survivent au COVID et meurent ensuite chez eux d’autres complications.”

Alberta Health et le bureau du médecin légiste ont déclaré qu’ils examinaient les données, mais n’ont pas encore fourni d’explication pour le pic soudain de décès de causes inconnues.

La démence était la deuxième cause de décès en Alberta en 2021. Le COVID-19 a pris la troisième place.

Les décès dus au COVID-19 ont augmenté à 1 950 l’année dernière, contre 1 084 en 2020, lorsque la pandémie a commencé.

“Le COVID est toujours assez haut dans le classement, comme nous l’avions prévu. Malheureusement, nous n’avons pas été en mesure d’éliminer les décès dus au COVID dans la province, malgré la disponibilité des vaccins. C’est donc un peu décevant”, a déclaré M. Gregson.

Selon lui, des restrictions plus strictes en 2020 ont permis de prévenir la transmission et de maintenir le nombre de cas à un faible niveau, tandis qu’en 2021, les cas étaient beaucoup plus nombreux, mais la disponibilité des vaccins a permis de réduire le nombre de décès.

“Je pense que le fait que ce nombre ne soit pas en tête de liste est essentiellement un miracle médical dans la mesure où nous sommes capables de distribuer des vaccins en moins de 18 mois à la personne moyenne au Canada.”

Selon M. Gregson, bien que les vaccins réduisent le risque de décès, il est toujours important d’être vigilant et il prévient qu’il pourrait y avoir un autre pic de cas de COVID dans les mois à venir, compte tenu de ce qui se passe dans d’autres régions du Canada et dans le monde.

La cardiopathie ischémique chronique était la quatrième cause de décès dans la province en 2021, avec 1 939 décès. Elle s’est classée au premier rang de 2001 à 2015.

Viennent ensuite les néoplasmes malins de la trachée, des bronches et des poumons (1 552), l’infarctus aigu du myocarde (1 075), les maladies pulmonaires obstructives chroniques (1 028), le diabète sucré (728), les accidents vasculaires cérébraux (612) et l’empoisonnement accidentel par des médicaments et d’autres substances ou l’exposition à ceux-ci (604).

Lire aussi : La ministre de la Santé reconnaît que le nombre élevé de décès inexpliqués au Nouveau-Brunswick est préoccupant

Source : CTV News Calgary – Traduit par Anguille sous roche


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