Les sèche-mains sont une horreur bactérienne


Il y a six ans, un groupe de chercheurs de l’université de Leeds avait annoncé que les sèche-mains trouvés dans les toilettes publiques n’étaient pas du tout hygiéniques. C’était une nouvelle importante pour le public, car l’une des raisons pour lesquelles les sèche-mains ont été installés était qu’ils étaient censés être plus hygiéniques.

Ce que font ces sèche-mains, c’est simplement de brasser l’air autour de vous avec les germes qu’ils soufflent de vos mains.

Plusieurs expériences en laboratoire ont montré qu’un sèche-mains produisait 27 fois plus de bactéries qu’une serviette en papier normale. De plus, les germes restaient longtemps dans l’air. Mais ce n’était qu’une hypothèse, puisque le professeur Wilcox est revenu avec ses collègues pour trouver des exemples concrets en 2018. Et pour cela, ils ont choisi les salles de bain des hôpitaux, un environnement qui devait être propre pour la santé et le bien-être de chacun. Ironiquement, il a été constaté que les salles de bains des hôpitaux contiennent généralement plus de bactéries que tout autre endroit, selon le Journal of Hospital Infection.

L’enquête a nécessité les services de trois villes : Paris, Leeds et Udine. Le délai fixé était de 12 semaines, au cours desquelles deux hôpitaux par ville ont été sélectionnés. Les salles de bain des hôpitaux ont été utilisées par les travailleurs de l’hôpital, afin de pouvoir fournir des informations correctes. Les chercheurs ont donc installé des serviettes en papier dans l’un des hôpitaux et utilisé des sèche-mains dans l’autre. Ils avaient décidé d’enregistrer l’observation toutes les 4 semaines, après quoi la méthode de séchage serait inversée. Au bout de 8 semaines, le processus revenait à l’ordre établi la première semaine, pour obtenir une lecture finale.

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Image : Best, E. et al/Journal of Hospital Infection, 2018

Les écouvillons prélevés dans ces salles de bains ont ensuite été mis en culture dans les laboratoires. Comme ils l’avaient déjà prouvé, les hôpitaux équipés de sèche-mains propagent beaucoup plus de bactéries. À Udine, par exemple, les bactéries étaient 100 fois plus nombreuses dans les endroits où étaient placés les sèche-mains que dans les endroits où l’on utilisait des serviettes en papier. À Leeds, elles étaient 27 fois plus nombreuses, et à Paris, 33 fois plus nombreuses.

Dans les toilettes de Leeds et d’autres endroits au Royaume-Uni, la bactérie Staphylococcus aureus (MRSA) a été trouvée trois fois plus souvent dans l’utilisation des sèche-mains. Des espèces de bactéries résistantes à la plupart des pénicillines étaient en abondance dans les toilettes publiques, en particulier des bactéries très difficiles à diagnostiquer et à traiter.

Dans les hôpitaux français et italiens, il y avait une présence certaine de bactéries qui pouvaient être résistantes aux médicaments. Après l’expérience, l’équipe du professeur Wilcox a rédigé une déclaration selon laquelle les sèche-mains n’étaient pas appropriés dans un cadre clinique car ils contenaient des bactéries qui pouvaient s’avérer mortelles pour les personnes. De plus, la plupart des politiques du NHS en matière de contrôle des infections doivent être améliorées.

Cette recherche a conduit à la restriction de son utilisation dans la plupart des hôpitaux publics en France. Il est à noter que les sèche-mains sont toujours utilisés dans les toilettes publiques dans les deux pays et aux États-Unis.

Wilcox mentionne que le principal problème est que les gens ne se lavent pas vraiment les mains correctement. Cela se traduit par l’air propulsé des sèche-mains qui projette les germes des mains sur les surfaces avoisinantes. Ces germes contaminent les éviers, les lavabos et autres surfaces de ce type. Il ajoute que si les gens remplaçaient son utilisation par des serviettes en papier, la contamination pourrait être réduite au strict minimum.

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Source : TruthTheory – Traduit par Anguille sous roche


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