Après la pandémie du covid-19, les entreprises de la Big Tech seront-elles inarrêtables ?


Oui, selon Kara Swisher qui pense qu’elles deviendront très puissantes et « sans aucune responsabilité ».

Le covid-19 a chamboulé plusieurs domaines d’activités de la vie, en induisant plusieurs changements de force dans la société. De nombreux acteurs publics et privés sont actuellement engagés dans une lutte contre l’ennemie invisible, dont la Big Tech.

Pour certaines personnes à l’image de Kara Swisher, cofondatrice de Recode, la participation de la Big Tech à la lutte va, d’une manière ou d’une autre, renforcer ses pouvoirs. Ce faisant, elle pense que quand la pandémie du Covid-19 aura pris fin, nous devrions certainement craindre cette industrie plus que jamais.

Quel avenir pour la Big Tech après le passage du coronavirus ? La question commence par interpeller plusieurs personnes. « Si le pouvoir peut corrompre, et que le pouvoir absolu corrompt absolument, comment pouvons-nous décrire précisément le type de pouvoir que les grandes technologies exerceront lorsque la crise du covid-19 sera terminée ? », s’est demandée Kara Swisher dans un éditorial publié vendredi dans le New York Times (NYT). Selon son analyse, les géants de la Big Tech pourraient avoir « tout » le pouvoir, mais « absolument aucune responsabilité ».

Kara Swisher

Elle fonde son approche sur les récentes nouvelles en provenance de Wall Street. Swisher estime que les derniers faits montrent que le pouvoir appartient aux entreprises technologiques, en faisant grimper les actions d’Amazon à près de 2 400 dollars l’action en début de semaine, contre 1 838 dollars à la fin du mois de janvier. Bien que le prix soit tombé vendredi à 2 286 dollars l’action, après que son PDG, Jeff Bezos, a déclaré qu’il dépenserait les futurs bénéfices sur la réponse au covid-19, cela donne quand même à la société une valeur de 1 140 milliards de dollars.

S’il faut suivre Swisher dans son analyse sur Amazon, il serait utile de rappeler que Bloomberg Index a indiqué à la mi-avril que la fortune de Jeff Bezos a augmenté d’environ 24 milliards de dollars grâce aux mesures de confinement liées au Covid-19. À la date d’aujourd’hui, Jeff Bezos a une fortune d’environ 140 milliards de dollars, selon le Bloomberg Billionaires Index, confirmant sa position d’homme le plus riche du monde. Son entreprise profite bien de l’augmentation des achats en ligne par des personnes forcées de rester à la maison pendant l’épidémie du Covid-19.

L’entreprise a recruté des milliers de travailleurs pour répondre à la demande. Bezos détient une participation de 11 % dans Amazon. En outre, la famille derrière le géant du commerce de détail Wal-Mart, qui possède Asda au Royaume-Uni, a également vu sa fortune augmenter de 5 % cette année pour atteindre 169 milliards de dollars, ce qui en fait la famille la plus riche du monde, selon Bloomberg. Si certaines fortunes augmentent, Bloomberg indique que la crise a paralysé l’économie mondiale et poussé près de 17 millions d’Américains au chômage en l’espace de 3 semaines.

Une autre personnalité de la haute technologie qui a vu sa fortune augmentée pendant cette période de Covid-19 est le patron de Tesla, Elon Musk. Selon le rapport publié par l’Institute for Policy Studies (IPS), la richesse combinée de quelques milliardaires américains, dont le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, et le fondateur de Tesla, Elon Musk, a augmenté de près de 10 % au cours de la pandémie. Pendant ce temps, l’économie du pays en général subit de plein fouet les effets pervers de la pandémie du nouveau coronavirus. Mais ce n’est pas tout.

D’après l’analyse de Swisher, toutes les autres actions de la Big Tech, qui ont été touchées pendant les premières semaines de la pandémie, sont désormais également sur une marche ascendante vers le sommet de la pile de capitalisation boursière. Pour s’illustrer, Swisher présente les chiffres ci-après : Microsoft à 1,32 trillion de dollars, Apple à 1,26 trillion de dollars, Alphabet à 900 milliards de dollars, et Facebook à 577 milliards de dollars. « Ce groupe représente maintenant un peu plus de 20 % du S&P 500, ce qui est un signal jaune clignotant de ce qui est à venir », dit-elle.

« En d’autres termes, nous vivons dans un pays où les très grandes entreprises technologiques seront les grands gagnants de l’économie de l’avenir, qui ne semble pas encore aussi belle pour la plupart des gens et pour de nombreuses entreprises également », a-t-elle continué. De même, elle estime que la majorité des concurrents des entreprises de la Big Tech disparaîtront probablement peu à peu après le passage du Covid-19. Cette élimination progressive de la concurrence augmentera les pouvoirs de la Big Tech. Pour elle, ce n’est pas une bonne chose à long terme.

« La majorité des concurrents de ces géants seront éliminés, ce qui ne fera que consolider les pouvoirs et la portée des mastodontes, en éliminant les obstacles à leur domination », a écrit Swisher à propos des grandes sociétés technologiques, qui ont l’argent et les moyens d’attendre la fin de la tempête. « Ce n’est évidemment pas une bonne chose à long terme », a-t-elle conclu.

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Sources : DeveloppezKara Swisher


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