Le Royaume-Uni envisage d’interdire les messageries privées


Une autre menace majeure pour les libertés civiles au Royaume-Uni.

Selon une analyse juridique de l’organisation Index on Censorship, l’Ofcom, l’autorité britannique de régulation des médias, disposera de plus de pouvoirs de surveillance que les agences d’espionnage dans le cadre du projet de loi sur la sécurité en ligne.

La législation permettrait à l’Ofcom d’obliger les entreprises technologiques à lutter contre la “maltraitance des enfants” et le “contenu terroriste” en mettant fin aux plateformes de messagerie chiffrée de bout en bout comme WhatsApp, Signal, Telegram et Facebook Messenger et en obligeant toutes les communications à être scannées.

Dans un avis juridique commandé par Index on Censorship, Matthew Ryder, avocat spécialisé dans les droits de l’homme, a déclaré que les pouvoirs que l’Ofcom se verrait conférer par le projet de loi “permettraient à l’État d’obliger [les entreprises technologiques] à surveiller le contenu des communications de manière généralisée et étendue”.

Le régulateur n’aurait pas besoin d’autorisation préalable avant d’exiger d’une entreprise technologique qu’elle scanne des messages et il n’y aurait pas de contrôle indépendant sur la façon dont le régulateur utilise ses pouvoirs.

M. Ryder a ajouté : “Nous ne pouvons pas envisager de circonstances dans lesquelles une mesure aussi destructrice pour la sécurité des communications mondiales en ligne de milliards d’utilisateurs pourrait être justifiée.”

Les communications des journalistes, des lanceurs d’alerte et des victimes ne seraient plus sûres. En outre, il n’est pas clair si l’Ofcom rendrait publiques les demandes qu’il émet ou s’il les garderait secrètes.

Tom Tugendhat, le ministre de la sécurité, a déclaré au Times : “Le projet de loi sur la sécurité en ligne place la vie privée au cœur de ses propositions et veille à ce que nous soyons en mesure de nous protéger contre les crimes en ligne, notamment l’exploitation sexuelle des enfants. Il ne s’agit pas d’une interdiction de tout type de technologie ou de conception de service.”

“Lorsqu’une entreprise ne parvient pas à lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants sur ses plateformes, il est juste que l’Ofcom, en tant que régulateur indépendant, ait le pouvoir, en dernier recours, d’exiger de ces entreprises qu’elles prennent des mesures. Un cryptage fort protège notre vie privée et notre économie en ligne, mais le cryptage de bout en bout peut être mis en œuvre d’une manière compatible avec la sécurité publique. Le projet de loi garantit que les entreprises technologiques ne fournissent pas un espace sûr pour les prédateurs en ligne les plus dangereux.”

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Source : Reclaim The Net – Traduit par Anguille sous roche


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