Les téléphones portables causent des tumeurs, d’après une décision d’une cour d’appel italienne


Cela va à l’encontre des conclusions d’un institut de santé du même pays.

Telecom Italia est condamné à verser une rente viagère pour maladie professionnelle à l’un de ses anciens employés atteint d’une tumeur au cerveau. C’est le verdict de la cour d’appel de Turin pour laquelle les téléphones portables favorisent l’apparition du cancer. En fait, c’est une confirmation de la condamnation de Telecom Italia prononcée en 2017 par un tribunal de première instance italien – le tribunal d’Ivrée. L’opérateur italien va devoir indemniser Roberto Romeo atteint d’une tumeur au cerveau après avoir travaillé durant quinze ans avec un téléphone portable collé à son oreille.

C’est le journal transalpin qui permet d’entrevoir les conditions dans lesquelles l’employé de Telecom Italia serait tombé malade lorsqu’il rapporte des propos des avocats du concerné que « vous n’avez qu’à utiliser votre téléphone portable trente minutes par jour pendant huit ans pour être en danger ». Seulement, le verdict du tribunal d’Ivrée va à l’encontre des conclusions rendues en août 2019 par l’institut de la santé italien.

En effet, d’après ce que rapporte le quotidien italien, les experts de l’institut de la santé italien (ISS) sont d’avis qu’il n’y a pas de lien de cause à effet entre l’utilisation prolongée d’un téléphone portable et l’apparition d’une tumeur. Ceux-ci s’appuient en particulier sur une étude du Centre international de recherche sur le cancer (Iarc) sortie en 2011. « L’Iarc a, en 2011, classé sur la base d’études épidémiologiques, les champs électromagnétiques de radiofréquence comme des cancérigènes possibles, mais cela signifie, qu’ en fait, aucune corrélation n’a encore été établie, ce, contrairement aux substances classées comme certainement cancérigènes pour l’homme (rayons UV, alcool, cigarettes) et à celles probablement cancérigènes, c’est-à-dire dont le lien avec le cancer a été démontré sur les animaux (comme la consommation de viande rouge) », rappelle un expert de l’ISS à propos de la publication du Centre international de recherche sur le cancer (Iarc).

La décision de la cour d’appel de Turin pour sa part se base sur des études fournies par deux médecins nommés par le tribunal. Ces dernières ont démontré un risque accru de tumeurs à la tête chez les personnes qui parlent au téléphone pendant 30 minutes par jour sur une période de 10 ans.

Il y a quelques années (2018), des chercheurs du célèbre Institut Ramazzini (RI) d’Italie tirent une conclusion similaire : l’exposition aux radiations des téléphones cellulaires cause des tumeurs, mais sur des rats. Rappel du dispositif expérimental : 2448 rats de laboratoire de type « Sprague-Dawley » exposés 19 heures par jour au rayonnement d’une tour cellulaire ; des signaux radiofréquence GSM (RFR) 1,8GHz de 4,25 et 50V/m.

Les expositions simulaient les émissions des stations de base identiques à celle des antennes relais. L’étude de l’institut italien avait dévoilé des augmentations de tumeurs cérébrales (gliales) chez les rats femelles et les conditions précancéreuses, y compris l’hyperplasie des cellules de Schwann, chez les rats mâles et femelles. Dans le cadre de l’étude des chercheurs de l’Institut Ramazzini, les niveaux de radiation étaient inférieurs aux limites de la FCC des États-Unis, ce qui avait amené à conclure de la possibilité pour des humains d’être affectés au même niveau de rayonnement.

Seulement, une nouvelle étude parue plus tard dans la même année 2018 est venue introduire un détail supplémentaire : ce sont les ondes radio de certains types de téléphones cellulaires qui augmenteraient le risque de cancer du cerveau. Toutefois, l’équipe de scientifiques du National Toxicology Program avait souligné que les niveaux et la durée d’exposition appliqués dans leurs expériences étaient de loin supérieurs aux conditions habituelles et ne pouvaient donc pas être comparés directement à l’exposition subie par l’homme. Il venait alors que les préoccupations qui découlent de l’étude s’appliqueraient aux personnes qui ont utilisé les premières générations de téléphone cellulaire et non aux utilisateurs des modèles actuels.

Le rayonnement des téléphones portables est-il cancérigène ? C’est une conclusion à laquelle l’Organisation mondiale de la santé aussi est arrivée, mais les conclusions des équipes de recherche sur la question fusent et ne s’accordent vraiment pas. C’est le détail sur lequel Telecom Italia pourra s’appuyer soumettre le cas de son différend avec son ancien employé à l’examen par une juridiction supérieure.

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Sources : Developpez par Patrick RuizIl messagero


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