Humiliation publique : des suspects paradent menottés en Chine pour avoir violé les règles anti-Covid
Quatre suspects accusés d’avoir mis en péril les règles anti-Covid ont été contraints de parader dans une ville du sud de la Chine, ont rapporté les médias, dont certains fustigeaient une approche disproportionnée.
La Chine a pratiquement éradiqué le virus sur son sol depuis l’an dernier au prix de mesures radicales: limitation des vols internationaux, quarantaines obligatoires à l’arrivée, dépistages massifs et suivis des déplacements.
À l’apparition de cas, le pays impose de stricts confinements, comme à Xian, dans le nord, où 13 millions d’habitants ont interdiction de sortir de chez eux depuis une semaine.
Quatre suspects en combinaison intégrale ont été forcés de défiler mardi dans les rues de Jingxi, près du Vietnam, devant une foule nombreuse, a rapporté le quotidien local Les Nouvelles du Guangxi.
NEW – Chinese lockdown rule-breakers publicly shamed and paraded through the streets carrying placards with their names in Cultural Revolution-style disciplinary measures. pic.twitter.com/vGVvveRsmZ
— Disclose.tv (@disclosetv) December 29, 2021
Chaque suspect, menotté dans le dos, était escorté par deux policiers également en combinaison blanche, et portait une pancarte avec son nom et sa photo, selon des images de l’événement, réminiscence des humiliations publiques de la “Révolution culturelle”.
🇨🇳 Chine : A Jingxi, ceux qui ne respectent pas les règles de confinement sont publiquement humiliés et défilent dans les rues portant des pancartes avec leurs noms.
En France les vaccinés doivent adorer ce système d'obéissance et d'humiliation !
Lien👉https://t.co/YxnAEAeGzL pic.twitter.com/e7fKfg1fyz— @ElDictaTorOfficiel (@El_Dic_TatoR) December 29, 2021
Les suspects sont accusés d’avoir fait passer en Chine des migrants, en dépit de la fermeture des frontières pour cause d’épidémie.
Un “avertissement”
L’humiliation publique fait partie des mesures disciplinaires annoncées en août par le gouvernement local pour punir ceux qui enfreignent les règles sanitaires.
Le défilé a servi “d’avertissement”, se sont félicitées Les Nouvelles du Guangxi.
Mais la mesure s’est attirée les foudres d’autres médias officiels, le quotidien Les Nouvelles de Pékin fustigeant mercredi une “grave atteinte à l’esprit de l’État de droit”.
La Chine a interdit en 2010 ce type d’humiliation publique, après des décennies de campagnes menées par des défenseurs des droits de l’Homme. Mais la pratique tend à refaire surface ces derniers temps.
Des suspects accusés de contrebande et de trafic d’êtres humains ont également été exhibés à Jingxi ces derniers mois, selon des documents des autorités locales du Guangxi.
En novembre, un rassemblement similaire avait été organisé en présence de deux détenus en combinaison intégrale, encadrés par des policiers. Un fonctionnaire avait alors lu en public les infractions qui leur étaient reprochées.
Source : Sputnik