Un assureur américain baisse ses prix si le client accepte d’utiliser un bracelet de santé


Aux États-Unis, une compagnie d’assurance a décidé de généraliser les accessoires connectés de santé dans ses contrats d’assurance-vie. Leur utilisation permet de faire baisser le coût du contrat. Mais cela se fait à condition d’accepter un suivi comportemental.

C’est une tendance de fond, que rien ne semble pouvoir arrêter. La démocratisation des accessoires connectés que l’on peut porter sur soi en quasi-permanence, jointe avec le développement d’outils capables de mesurer l’état de santé et l’activité physique effectuée chaque jour, est en train de conduire les compagnies d’assurance à les intégrer de plus en plus dans leurs offres.

Dernier exemple en date, celui-ci de John Hancock Financial. L’assureur américain ne vend désormais plus que des contrats d’assurance-vie dans lesquels une réduction des cotisations est proposée aux clients qui acceptent de faire régulièrement de l’exercice physique et de l’évaluer à travers un appareil connecté, qu’il s’agisse d’une montre, d’un bracelet de fitness ou d’un smartphone.

« La promotion de saines habitudes de vie est dans l’intérêt de John Hancock Financial », observe Quartz. « Plus ses clients vivent longtemps en moyenne, plus les mensualités sont perçues et plus les indemnités sont versées tardivement ». D’autres avantages peuvent aussi être mis en avant, y compris des rabais et des coupons pour d’autres compagnies, comme Hotels.com.

Expérimentations anciennes

L’initiative n’est pas nouvelle ni limitée aux États-Unis. En 2014, l’assureur Axa s’était fait remarquer en proposant en France de recevoir des chèques-cadeaux à qui accepte de voir son activité surveillée par un appareil Withings Pulse et de remplir des objectifs de marche (7 000 ou 10 000 pas par jour en moyenne pendant un mois). À l’époque, Axa expliquait que cela permettait de réduire divers risques sanitaires.

Dans le cas de John Hancock Financial, les expérimentations ont débuté en 2015 et des récompenses d’une valeur supérieure à 2 millions de dollars ont été distribuées à ceux et celles acceptant de se soumettre à des normes comportementales, perçues comme bénéfiques pour leur santé, et par ricochet bons pour la compagnie, qui a une clientèle en meilleure santé et qui a donc moins besoin de ses prestations.

Selon le New York Times, ce programme offre des rabais plus importants pour ceux et celles qui paient des mensualités plus élevées à cause de problèmes de santé. Ainsi, une réduction de 300 dollars sur un plan à 2 000 dollars a été possible pour un malade qui a atteint ses objectifs, là où le bonus pour une personne en bonne forme n’était que de 120 dollars sur un plan à 800 dollars.

Tendance de fond

Le programme se veut non contraignant et peu excessif (John Hancock Financial assure par exemple qu’il ne sera pas obligatoire de transmettre ses rendez-vous chez le médecin). Cependant, la généralisation de cette disposition à l’ensemble des contrats d’assurance-vie la rend difficilement contournable et la clientèle sera nécessairement tentée de s’y plier pour profiter des remises et des cadeaux.

Ces tarifs conditionnés deviennent de fait le tarif de base. Ceux et celles qui voudront établir un cordon sanitaire entre leur assurance et leur comportement devront payer de facto plus cher. Et pas question de tricher : des algorithmes sont élaborés pour justement améliorer la fiabilité et la précision des mesures réalisées par les accessoires connectés, pour éviter les fraudes à l’assurance.

Et les géants de l’industrie high tech sont aussi dans le coup. On pense par exemple à Apple qui a lui aussi son programme de récompenses en préparation pour l’Apple Watch.

En 2014, l’agence de presse Bloomberg rapportait même que la firme de Cupertino a approché deux grandes compagnies privées d’assurance santé aux États-Unis, UnitedHealth et Humana, pour voir comment leurs contrats d’assurance santé pourraient évoluer en s’associant à Apple et aux données médicales réunies dans Health, l’application dédiée intégrée à iOS 8.

Humana, qui a d’ailleurs annoncé le 19 septembre l’extension d’un accord de partenariat avec Fitbit, une entreprise qui commercialise divers objets connectés pour le fitness et le bien-être.

Source : Numerama par Julien Lausson


Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *