Un pick-up s’écrase sur l’une des célèbres statues moaï de l’île de Pâques
Un pick-up s’est écrasé contre l’une des célèbres statues moaï de l’île de Pâques et la plateforme qui la soutient, “endommageant gravement” cette importante relique culturelle.
Un message Facebook du 1er mars partagé par Ma’u Henua, une communauté indigène chargée de co-administrer le parc national de Rapa Nui. Les photos postées par le groupe montrent l’avant d’un pick-up à quatre portes qui a roulé au bord d’une zone herbeuse et semble être coincé sur des roches volcaniques noires. Il semble qu’une statue moaï ou sa plate-forme ahu soit tombée du côté passager du véhicule. IFLScience a envoyé un message au groupe mais n’a pas reçu de réponse au moment de la publication.
“Nous réitérons l’importance de prendre soin du patrimoine que nous avons dans notre parc”, écrit Ma’u Henua, ajoutant que les statues ne sont pas seulement des sites archéologiques mais aussi “des éléments sacrés pour une culture vivante et fondamentale”.
On ne sait pas exactement pourquoi l’homme a heurté la statue, ni si l’acte était accidentel ou intentionnel. Le journal chilien El Mercurio rapporte que le véhicule privé semble avoir dévalé une colline en raison d’une défaillance des freins. Le maire de Rapa Nui, Pedro Edmuds, décrit les dommages comme “incalculables” et a depuis suggéré d’imposer des limitations à l’utilisation des véhicules privés sur l’île.
L’île de Pâques, aussi appelée Rapa Nui est connue pour son architecture élaborée comprenant près de 1 000 statues moaÏ et des centaines de grandes plateformes ahu qui les soutiennent. À un moment donné, cette île volcanique isolée a abrité jusqu’à 20 000 personnes avant que l’ancienne société ne s’effondre mystérieusement à la suite de contacts avec les Européens. La science s’accorde largement sur le fait que les célèbres statues ont été construites pour servir de point de ralliement aux activités sociales et rituelles, peut-être pour encourager la fertilité des sols ou indiquer les sources d’eau douce, mais bien d’autres choses restent entourées de mystère quant à savoir qui étaient les anciens habitants de l’île, d’où ils venaient et pourquoi ils ont construit ces statues massives en pierre, dont beaucoup pèsent en moyenne 14 tonnes.
L’apparition de maladies, les meurtres et les raids d’esclaves font partie des nombreux “événements tragiques” qui ont été enregistrés dans les années qui ont suivi le contact avec l’Europe.
Rapa Nui est l’une des îles habitées les plus éloignées au monde, située à 3 400 kilomètres au large de la côte ouest du Chili. Un recensement de 2012 a estimé la population totale de Rapa Nui à un peu moins de 6 000 habitants à plein temps, bien que les projections pour 2017 de l’Instituto Nacional de Estadisticas du Chili estiment que ce nombre est plus proche de 7 750, selon le Groupe de travail international pour les affaires indigènes.
Chaque année, on estime que 150 000 touristes visitent l’île pour voir les statues moaï, ce qui met la pression sur une île aux ressources déjà limitées, qui ne dispose pas d’un système d’égouts et dont l’approvisionnement en eau douce est restreint. Une étude publiée l’année dernière a montré que l’augmentation constante du nombre de visites sur l’île entraîne des problèmes.
“Selon les normes de Rapa Nui, sur une île où l’électricité est fournie par un générateur, où l’eau est précieuse et épuisée et où toutes les infrastructures sont sollicitées, 150 000 personnes constituent une foule”, a déclaré Jo Ann Van Tilburg, directrice de Easter Island Statue Project, à l’époque. Elle ajoute que les visiteurs qui marchent sur les tombes et escaladent les statues représentent un danger à la fois pour l’île et pour sa culture
Une image satellite de Rapa Nui prise en 2015. NASA
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Source : IFLScience – Traduit par Anguille sous roche
