Le pape qualifie les auteurs d’abus sexuels « d’enfants de Dieu » méritant « l’amour »


Le pape François a froncé les sourcils en parlant des abuseurs sexuels, qu’il a qualifiés « d’enfants de Dieu » qui méritent amour et « attention pastorale », mais aussi « d’ennemis » révoltés qui doivent être punis.

Le pontife a fait ces remarques le mois dernier lors d’une réunion privée avec un groupe de prêtres jésuites en Hongrie, mais elles n’ont été publiées que mardi par La Civilta Cattolica, une revue jésuite italienne.

« Comment approcher, comment parler aux abuseurs pour lesquels nous éprouvons du dégoût ? Oui, eux aussi sont des enfants de Dieu. Mais comment les aimer ? » aurait déclaré François.

Le chef de l’Église catholique romaine, âgé de 86 ans, répondait à une question posée par un jésuite hongrois : « L’Évangile nous demande d’aimer, mais comment pouvons-nous aimer en même temps les personnes qui ont été victimes d’abus et leurs agresseurs ? »

Le pape a reconnu que la réponse à cette « question forte » n’était « pas facile du tout ».

François a expliqué qu’un prédateur sexuel devait être condamné, « mais comme un frère » qui mérite encore de l’amour et de l’attention.

« Il y a une logique, une forme d’amour de l’ennemi qui s’exprime aussi de cette manière », a-t-il ajouté. « Et ce n’est pas facile à comprendre et à vivre. L’agresseur est un ennemi. »

Alors que le pape parlait d’abus sexuels au sens large, le sous-texte de sa réponse est le scandale stupéfiant qui a secoué l’Église catholique, impliquant des générations de prêtres pédophiles qui ont abusé de centaines de milliers d’enfants dans le monde entier.

Pas plus tard que le mois dernier, un rapport de l’État du Maryland a révélé que plus de 150 prêtres catholiques de l’archidiocèse de Baltimore avaient abusé de quelque 600 enfants, la plupart du temps en toute impunité, sur une période de 80 ans.

« Lorsque vous entendez ce que l’abus laisse dans le cœur des personnes abusées, l’impression que vous en retirez est très forte », a déclaré François à ses confrères jésuites lors de la réunion du 29 avril à Budapest, en Hongrie. « Même le fait de parler à l’agresseur suscite du dégoût ; ce n’est pas facile. »

« Mais ce sont aussi les enfants de Dieu », a-t-il fait remarquer en évoquant les prédateurs sexuels. « Ils méritent d’être punis, mais ils méritent aussi une attention pastorale. Comment pouvons-nous leur apporter cela ? Non, ce n’est pas facile. »

Au cours des dix années qu’il a passées sur le trône de Saint-Pierre au Vatican, François a créé une commission sur la prévention des abus pédosexuels et a renforcé les lois de l’Église relatives aux abus sexuels commis par des membres du clergé.

Mais les efforts du pontife pour remédier à la crise ont été entravés par une série de démissions très médiatisées au sein de sa Commission pontificale pour la protection des mineurs.

La semaine dernière, François a exhorté les membres restants de la commission à poursuivre une « spiritualité de la réparation » avec les survivants d’abus sexuels.

Lire aussi : Le pape François appelle à une attention urgente pour notre « planète gravement malade »

Source : New York Post – Traduit par Anguille sous roche


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