Des chercheurs révèlent des structures mégalithiques massives en France


Le complexe a été mis au jour en 2018 mais les recherches et les fouilles se sont seulement terminées récemment.

Vue nord du secteur mégalithique du site en France pendant les fouilles. Crédit : Florent Notier, Inrap

Les spécialistes de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont achevé une fouille de trois ans dans la commune de Massongy.

Une équipe d’archéologues a mis au jour non seulement une ancienne agglomération mais aussi un immense complexe mégalithique du Néolithique moyen en France.

Un résumé de l’étude est disponible sur le site de l’Inrap. Il est rapporté que de nombreux artefacts trouvés ici ont déjà passé des études en laboratoire. Cela a permis d’identifier même des éléments invisibles à l’œil nu.

Le monument préhistorique découvert a été nommé Chemin des Bels. Les scientifiques l’ont conventionnellement divisé en deux parties principales. L’une d’elles est un établissement datant du Néolithique moyen. La seconde partie s’est avérée plus intéressante puisqu’il s’agit d’un immense complexe mégalithique.

Vue sud du secteur mégalithique pendant la fouille. Crédit : Florent Notier, Inrap

Selon les archéologues, ce complexe a apparemment été construit selon un plan très précis. De plus, la construction s’est faite en plusieurs étapes, et à un moment donné, le monument a été réaménagé.

Au centre de ce complexe, ils ont trouvé une grande dalle couchée de 3,4 mètres de long, 1,1 mètre de large, et exactement un mètre d’épaisseur. La masse de cette dalle est d’environ cinq tonnes. Un grand nombre d’objets ont été trouvés autour d’elle.

Plusieurs clichés de l’énorme dalle mégalithique découverte en France. Crédit : Julie Boudry, Inrap

Les scientifiques suggèrent qu’il s’agissait d’un sanctuaire, un lieu de culte pour les dieux. Ils ont découvert que ladite dalle était à l’origine un grand menhir dressé verticalement. C’est ce qu’indiquent, par exemple, de petites traces de traitement de la pierre.

Si vous ne le savez pas, un menhir est un grand mégalithe sous la forme d’un bloc de pierre grossièrement taillé, établi par l’homme. Les dimensions verticales d’un tel vestige dépassent toujours les dimensions horizontales, comme dans ce cas.

Photo de la grande dalle vue du dessus, pendant la fouille. Crédit : Florent Notier, Inrap

Les scientifiques ont attiré l’attention sur le fait que la dalle était artificiellement aiguisée sur un côté. Dans les temps anciens, des stèles étaient érigées autour d’elle, chacune d’environ un mètre de haut. Ensemble, elles formaient un grand cercle. Sur le site, les archéologues ont trouvé huit blocs de pierre de ce type. Cependant, à en juger par les fosses restantes, le cercle était initialement composé d’au moins 15 blocs de ce type.

Les fouilles ont montré que cette ressemblance avec Stonehenge a existé pendant plusieurs décennies dans sa forme originale. Puis le complexe a été reconstruit. Les stèles ont été jetées au sol et enterrées. Le cercle a survécu, mais il se composait désormais de grandes plates-formes recouvertes de gravats. Dans le même temps, la dalle centrale est restée intacte.

Selon les experts, le complexe mégalithique français est resté sous cette forme pendant plusieurs siècles, et les gens le visitaient assez souvent. Il est intéressant de noter qu’ils venaient apparemment de loin, puisqu’il n’y avait aucune habitation à proximité des menhirs. Mais tout a changé à un stade ultérieur de l’utilisation de ce sanctuaire. L’établissement, qui constitue aujourd’hui la deuxième partie du monument, a été construit littéralement à quelques dizaines de mètres du cercle sacré.

Dessin réalisé à partir de photos RTI d’une des dalles brisées avec toutes les phases des gravures restituées. Crédit : Sylvei Cousseran-Néré, Inrap

Un examen détaillé des mégalithes a révélé que certains d’entre eux étaient gravés, et qu’il n’était pas possible de voir les images à l’œil nu. Pour l’analyse, les scientifiques ont utilisé la méthode photogrammétrique RTI (Reflectance Transformation Imaging).

Son essence consiste à obtenir une série de photographies en utilisant l’appareil fixé en place, mais avec le mouvement de la source lumineuse. Cela a permis de rendre visibles les images invisibles les plus subtiles. Il s’est avéré que les dessins sur les menhirs mégalithiques de France ont également été appliqués en plusieurs étapes.

Dans la plus ancienne d’entre elles, les pierres étaient décorées de certains symboles ressemblant à la grande lettre latine U. Beaucoup plus tard, de nombreuses lignes sont apparues sur les pierres, qui sont densément entrelacées les unes avec les autres.

La méthode RTI a permis de retracer la chronologie de la création de ces dessins. Elle a également mis en évidence la présence d’un grand nombre de motifs quadrangulaires, cruciformes, et même en chevrons. Une explication exacte ne leur a pas encore été donnée. Selon une version, ces symboles pourraient avoir une signification sacrée, et comme ils ont été créés, peut-être, par différentes cultures, les motifs sont un entrelacement littéral de symboles.

Mais il existe une autre hypothèse qui semble plus fiable. Des experts ont suggéré que les gravures pourraient représenter les premières cartes de la région, les anciens peuples ayant peut-être représenté le paysage de leurs terres agricoles.

Une simple comparaison visuelle a aidé les chercheurs à tester cette version. Ils ont transféré les images des pierres sur du papier, puis sont montés sur le pont d’observation, situé à quelques centaines de mètres du monument. Le paysage qui s’ouvre depuis ce plateau, selon les scientifiques, ressemble schématiquement aux dessins représentés sur les pierres.

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Source : Curiosmos – Traduit par Anguille sous roche


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