Est-ce que ces 100 personnes tuent la planète ?


Une carte controversée nomme les PDG de 100 entreprises qui produisent 71 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

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  • Seulement 100 entreprises produisent 71 % des gaz à effet de serre dans le monde.
  • Cette carte énumère leurs noms et leurs lieux, ainsi que leurs PDG.
  • La crise climatique est peut-être trop complexe pour que ces 100 personnes puissent la résoudre, mais les nommer et les dénoncer est un bon début.

Houston, nous avons un problème…

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Les entreprises nord-américaines (et leurs PDG) sont les plus responsables de l’émission de CO2 et d’autres gaz à effet de serre. Notez la concentration des coupables à Houston.

Transportez-vous vos achats à la maison dans un sac réutilisable ? Fermez-vous le robinet pendant que vous vous brossez les dents ? Bien joué ! Mais sauver la planète exigera une approche plus systémique.

Un nouveau rapport parrainé par l’ONU (1 500 pages en entier – pensez à l’environnement avant d’imprimer !) explique comment le déclin accéléré de la biodiversité menace la survie même de l’humanité.

Ce n’est pas le premier rapport de ce genre, et malgré leur ton de plus en plus alarmiste, il est peu probable qu’il soit le dernier.

Que faire ?

Entre la futilité relative de la bonne volonté individuelle et les forces apparemment imparables qui dégradent les écosystèmes de la Terre, il y a tout un monde de désespoir, de paralysie et d’apathie sans retenue.

Mais si ces forces semblent imparables, c’est peut-être parce qu’elles semblent sans nom et sans visage. Comme le montre cette carte, elles ne le sont pas. Le mal qui est fait à la planète peut être attribué à une liste très précise d’entreprises. Et ces entreprises ont des PDG qui peuvent être nommés.

L’Ouest contre le reste du monde

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Plus le pays est grand, plus sa part d’émissions de CO2 a augmenté depuis le début de la révolution industrielle.

Cette carte montre les 100 entreprises responsables de la plus grande part des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, ainsi que leurs PDG. Les pays sont gonflés pour représenter leur part des émissions de CO2 depuis le début de l’industrialisation.

Si nous voulons réduire considérablement la quantité de CO2 et d’autres gaz à effet de serre que nous émettons, comme l’indique cette carte, ce sont ces entreprises – et plus particulièrement ces PDG – que nous devons tenir pour responsables. Les dénoncer est un premier pas.

Cette carte s’appuie sur le rapport Carbon Majors de 2017 du CDP (anciennement Carbon Disclosure Project), qui dresse la liste des 100 principaux producteurs de combustibles fossiles dans le monde, responsables de 71 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre depuis 1988.

En fait, plus de 50 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre depuis 1988 sont attribuables uniquement aux 25 premières entités figurant sur cette liste.

Ce sont, par ordre décroissant : Chine (production nationale de charbon), Aramco, Gazprom, National Iranian Oil, ExxonMobil, Coal India, Pemex, Russie (production nationale de charbon), Shell, China National Petroleum, BP, Chevron, PDVSA, Abu Dhabi National Oil, Poland Coal, Peabody Energy, Sonatrach, Kuwait Petroleum, Total, BHP Billiton, ConocoPhilips, Petrobras, Lukoil, RioTinto, Nigerian National Petroleum.

La galerie des voyous d’Europe

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Même les compagnies pétrolières se tournent aujourd’hui vers l’investissement dans l’énergie durable – mais s’agit-il seulement d’une façade ?

Si l’extraction des combustibles fossiles au cours du prochain quart de siècle se poursuit au même rythme que les 25 années précédentes, le rapport Carbon Majors affirme que nous sommes sur la bonne voie pour une augmentation de 4°C des températures moyennes d’ici la fin de ce siècle – accélérant la perte de biodiversité et l’augmentation de l’insécurité alimentaire, pour ne citer que deux conséquences.

Certes, même les compagnies pétrolières sont conscientes que le vent souffle maintenant dans une autre direction et ont lancé des programmes pour produire de l’énergie de manière plus durable. Mais dans de nombreux cas, l’écart entre la taille de ces programmes et l’attention qu’ils reçoivent dans les relations publiques de l’entreprise ne fait que de la poudre aux yeux.

Jakarta bat Pékin en tant que capitale des émissions

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Jakarta, capitale de l’Indonésie, est la capitale des entreprises émettrices de gaz à effet de serre de la région.

Cette vue d’ensemble recentre l’attention sur la question principale – l’émission de CO2 et d’autres gaz à effet de serre. Et en nommant le PDG de chaque entreprise, l’émission est personnalisée.

Cette personnalisation devrait être assortie de quelques mises en garde.

Premièrement, ces entreprises ne prospèrent que parce que les consommateurs achètent leur produit – bien qu’il faille dire que la demande d’énergie est assez inélastique : la plupart des gens ne peuvent pas se passer de combustible pour se rendre de A à B, ou pour chauffer leur maison.

Deuxièmement, en toute justice : les véritables capitaines de l’industrie ne sont pas les PDG, mais les actionnaires majoritaires. Ce sont les priorités de ces actionnaires – profit seulement ou planète aussi – qui déterminent les décisions de l’entreprise.

Ces actionnaires comprennent de grands investisseurs institutionnels, mais aussi des gouvernements nationaux. Jusqu’à 20 % des investissements dans l’extraction des hydrocarbures sont financés par des fonds publics, c’est-à-dire par nous.

Afrique propre, Moyen-Orient sale

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L’Afrique compte relativement peu de coupables du CO2, alors que le bilan est beaucoup plus élevé au Moyen-Orient (comme on aurait pu s’y attendre).

D’un autre côté, nous nous heurtons de nouveau au même problème que celui mentionné ci-dessus. Les grandes institutions, même si elles comprennent vous et moi, sont sans nom et sans visage. Ces PDG sont choisis pour diriger et représenter leur entreprise. Peut-être devraient-ils s’habituer à un nouveau métier : être le paratonnerre de notre inquiétude croissante face au réchauffement climatique.

Le Decolonial Atlas, qui a publié cette carte, cite l’artiste populaire et organisateur syndical Utah Phillips : “La Terre ne meurt pas, elle est en train d’être tuée, et ceux qui la tuent ont des noms et des adresses.”

Lire aussi : D’autres données indiquent que la Chine est la source d’émissions mystérieuses qui détruisent la couche d’ozone

Sources : Big Think, The Decolonial Atlas – Traduit par Anguille sous roche


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