À seulement 1 000 années-lumière, ce trou noir est le plus proche de la Terre jamais découvert


L’Observatoire européen austral (ESO) a rapporté la découverte du trou noir le plus proche du système solaire connu. L’objet est situé à 1 000 années-lumière de la Terre, dans un système triple.

C’est le trou noir le plus proche de la Terre détecté à ce jour. L’Observatoire européen austral (ESO) a annoncé le 6 mai 2020 la découverte d’un trou noir situé à seulement 1 000 années-lumière de notre planète. Une étude, publiée dans la revue Astronomy & Astrophysics, détaille la manière dont cet objet invisible a pu être étudié.

Le trou noir est logé dans un système triple visible à l’œil nu, baptisé HR 6819. Cet objet est associé à deux étoiles compagnons. « Le trou noir dans HR 6819 est probablement le trou noir le plus proche connu du Soleil », écrivent les auteurs de l’étude. Cette découverte, réalisée à l’aide du télescope de 2,2 mètres MPG-ESO de l’observatoire de La Silla (Chili), les amène à envisager qu’il existerait peut-être « une population de trous noirs calmes » similaires restant encore à identifier.

La zone du ciel où se trouve HR 6819. // Source : ESO/Digitized Sky Survey 2. Acknowledgement : Davide De Martin (photo recadrée)

Le premier système stellaire avec un trou noir visible à l’œil nu

Les chercheurs ont pu constater qu’ « il s’agissait du tout premier système stellaire composé d’un trou noir visible à l’œil nu », commente Petr Hadavra, membre de l’Académie tchèque des sciences et co-auteur de l’étude, cité dans le communiqué de l’ESO. Le système HR 6819 est situé dans la constellation du Télescope : les étoiles qui le forment sont visibles à l’œil depuis l’hémisphère sud, quand la météo est propice à l’observation.

Au départ, les scientifiques s’intéressaient aux systèmes d’étoiles binaires, formés par deux étoiles en orbite autour d’un même centre de gravité. Néanmoins, l’étude de HR 6819 a révélé que ce système devait renfermer un troisième objet invisible, très certainement un trou noir. L’étoile située la plus à l’intérieur du système était en orbite autour de cet objet, sur une période de 40 jours.

Toute une population de trous noirs calmes à découvrir ?

La masse de ce trou noir est estimée à 4 fois celle du Soleil : il s’agit donc d’un trou noir stellaire. Comme ce spécimen n’a pas d’interaction avec son environnement (il n’aspire pas de matière), il apparait bien noir aux chercheurs. Ce fait est remarquable, car pour l’instant, la plupart des trous noirs repérés dans la Voie lactée ont des interactions violentes avec leur environnement. Ils émettent des rayons X, qui permettent de les détecter. C’est pour cela que les chercheurs envisagent que des centaines de millions de trous noirs silencieux sont peut-être cachés dans la Voie lactée, comme celui du système HR 6819. « L’existence d’une population entière de trous noirs calmes est suggérée par la proximité relative de HR 6819 », écrivent les auteurs.

Repérer des trous noirs à l’aide de systèmes composés de deux étoiles semble une technique prometteuse. Les scientifiques concluent en évoquant un autre cas, celui du système LB-1 (au sein duquel des chercheurs pensaient avoir découvert un trou noir qualifié d’ « impossible » l’an dernier). LB-1 pourrait-il lui aussi être un système triple ? La question est lancée et mériterait de plus amples observations.

Lire aussi : La danse d’une étoile autour du trou noir de la Voie lactée montre qu’Einstein avait raison

Source : Numerama


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