Démence spatiale : l’exposition aux radiations des profondeurs de l’espace nuirait de manière permanente à l’apprentissage et à la mémoire


Bien que les humains aient passé plus d’un an à la fois en orbite dans des stations spatiales sans être affectés par les effets néfastes des radiations, presque toutes les missions des astronautes ont été réalisées en orbite terrestre basse.

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Là-bas, les êtres humains sont encore (à moitié) protégés par le champ magnétique de notre planète, qui offre une protection contre la majeure partie du rayonnement spatial.

Les chercheurs savent aussi que de courtes et puissantes doses de rayonnement sont mortelles. Mais on en sait moins sur le rayonnement à faible dose et à long terme, celui auquel les colons qui se poseront sur Mars ou sur la Lune seraient confrontés. Mauvaise nouvelle, selon une récente étude réalisée avec des souris, tout astronaute en route vers Mars sera exposé à des niveaux de radiation cosmique à mettre en fusion leur cerveau.

Exposées aux mêmes niveaux et aux mêmes types de rayonnements qui bombarderaient un colon de l’espace pendant un voyage vers la planète rouge, les souris d’un laboratoire présentaient des signes d’altération de leurs fonctions cérébrales, une détérioration de la mémoire et une augmentation des “comportements de détresse/ anxiété”, selon l’étude publiée cette semaine. En d’autres termes, l’espace profond semble faire fondre le cerveau des mammifères.

L’étude a utilisé une nouvelle installation d’irradiation aux neutrons pour simuler pour la première fois le rayonnement cosmique, révélant comment un voyage spatial prolongé pourrait causer des symptômes permanents de démence, qui sont apparus chez les souris de laboratoire après 6 mois d’exposition à de faibles doses, moins longtemps que ce qui serait nécessaire pour rejoindre la planète rouge.

Selon Charles Limoli, radio-oncologue de l’université de Californie :

Ces particules chargées sont très dangereuses. La raison en est qu’elles sont très énergétiques et entièrement ionisées, et lorsqu’elles voyagent dans le corps, elles produisent ce type de dommages dont les cellules et les tissus de votre corps ont beaucoup de mal à se remettre.

Toujours selon Limoli, même nos meilleurs boucliers ne peuvent offrir qu’une protection limitée contre les radiations qui bombardent quiconque se dirigerait vers Mars.

Maintenant, il semble vraiment que les complications associées à ces expositions au cerveau sont en train de devenir l’une des plus difficiles à gérer.

Cependant, il reste encore beaucoup d’essais à faire, et le rayonnement, bien que plus réaliste que les expériences passées, n’imite toujours pas exactement l’environnement spatial. Mais si leurs résultats tiennent le coup, ils ne sont pas de bon augure pour l’avenir de l’implantation humaine dans l’espace, du moins pas sans un épais blindage antiradiation encombrant et coûteux.

L’étude publiée dans eNeuro : New concerns for neurocognitive function during deep space exposures to chronic, low dose rate, neutron radiation.

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Source : GuruMeditation


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