Des astronomes découvrent une crête magnétique longue de 10 millions d’années-lumière entre deux amas de galaxies


Une équipe internationale d’astronomes a découvert une caractéristique incroyable entre deux amas de galaxies.

En suivant l’émission de particules intergalactiques, ils ont observé pour la première fois des champs électromagnétiques s’étendant entre deux amas. Les résultats sont publiés dans la revue Science.

Les amas de galaxies sont les plus grands objets liés gravitationnellement dans l’Univers. Ils augmentent lentement leur masse en capturant le gaz à proximité et en fusionnant avec d’autres amas. Ils se trouvent à des points cruciaux de la distribution de la matière dans l’Univers, aussi connu sous le nom de réseau cosmique.

Les deux amas, situés à environ 330 millions d’années-lumière de la Terre, sont appelés Abell 0399 et Abell 0401. Un filament de gaz qui relie les deux groupes contient des particules chargées électriquement et accélérées, émettant un rayonnement synchrotron et produisant un signal radio caractéristique diffus (souvent appelé halo). Les amas de galaxies eux-mêmes ont de tels halos.

La crête magnétique, comme l’appellent les chercheurs, s’étend sur plus de 10 millions d’années-lumière. L’équipe a utilisé des observations et des simulations sophistiquées pour établir que le champ magnétique se situe dans des centaines de nanogauss, ce qui correspond à peu près à la puissance d’un kit de thérapie par champ magnétique. Cependant, ce n’est pas la force qui compte ici, c’est sa longueur intergalactique.

“La paire d’amas Abell 0399 et Abell 0401 est vraiment exceptionnelle”, a déclaré dans un communiqué le Dr Federica Govoni, auteur principal de l’Observatoire de Cagliari. “Depuis longtemps, notre groupe sait que les deux groupes ont un halo. Plus récemment, le satellite Planck a montré que les deux systèmes sont reliés par un mince filament de matière.”

Image composite des deux amas de galaxies et de la crête qui les sépare. Dss e Pan-Starrs1/ Xmm-Newton/Planck satellite/ F. Govoni et al. 2019, /M. Murgia/INAF

“La présence de ce filament a piqué notre curiosité et nous a incités à rechercher si le champ magnétique pouvait s’étendre au-delà du centre des amas, imprégnant le filament de matière qui les relie. L’image obtenue avec le radiotélescope LOFAR a confirmé avec grande satisfaction notre intuition, montrant ce que l’on peut définir comme une sorte d’aurore à l’échelle cosmique”, a-t-elle poursuivi.

LOFAR, ou Low-Frequency Array, est un grand réseau de 51 stations et plus de 25 000 antennes individuelles réparties aux Pays-Bas, en Allemagne, en Irlande, en France, en Suède et au Royaume-Uni. Les différents observatoires fonctionnent comme un seul radiotélescope de taille continentale. Cette sensibilité élevée a joué un rôle clé dans la détection du faible halo émis par la crête magnétique entre les amas de galaxies.

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Source : IFLScience – Traduit par Anguille sous roche


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