Doublon médico-légal : l’ADN de son sperme a été complètement remplacé par celui d’un autre homme

Voici une histoire fascinante sur les résultats inattendus d’une greffe de moelle osseuse.

Lorsqu’un patient reçoit une greffe de moelle osseuse, ses propres cellules sont remplacées par celles du donneur. Par la suite, le patient est une “chimère“, avec deux ensembles d’ADN. On croit qu’à part aider le système immunitaire du receveur, l’ADN du donneur a peu d’impact sur le receveur, leur cerveau et leur personnalité devraient rester les mêmes.

Toutefois, cet ADN en plus peut prêter à confusion dans les enquêtes criminelles.

Une expérience de plusieurs années a été menée par le laboratoire scientifique du shérif du comté de Washoe (Etats-Unis) lorsqu’un employé a reçu une greffe de moelle osseuse. Réalisant l’opportunité d’approfondir leurs connaissances scientifiques, ils ont prélevé des échantillons sur le patient avant et après l’intervention. Quatre ans plus tard, ils ont trouvé des résultats surprenants :

Les prélèvements/ écouvillons de ses lèvres et de ses joues contenaient son ADN, mais aussi celui de son donneur. Ce qui est encore plus surprenant pour M. Long et d’autres collègues du laboratoire criminel, c’est que tout l’ADN contenu dans son sperme appartenait à son donneur.

Il y a déjà eu des précédents dans le domaine de la justice avec, par exemple, des enquêteurs de l’Alaska qui ont recherché un profil génétique extrait du sperme d’un criminel dans une base de données génétique. Il correspondait à un suspect potentiel. Mais il y avait un problème : l’homme était en prison au moment de l’agression. Il s’est avéré qu’il avait reçu une greffe de moelle osseuse. Le donneur, son frère, a finalement été condamné.

Pour ce qui est du sperme, les chercheurs ne sont pas sûrs que l’ADN y soit toujours remplacé lors de ce genre de greffe. L’employé testé a réalisé une vasectomie, une méthode de contraception visant à couper les canaux qui transportent les spermatozoïdes, bien avant qu’on analyse son ADN. Il se peut que cette opération est influencé les résultats. Les chercheurs tenteront de le préciser avec d’autres analyses.

À partir du New York Time : When a DNA Test Says You’re a Younger Man, Who Lives 5,000 Miles Away.

Lire aussi : Un cas médical terrifiant montre pourquoi vous devriez vous méfier des confettis en étoiles à Noël