Les bourdons aiment jouer à la balle pour s’amuser, tout comme les chiens et les dauphins
L’étape suivante consiste à leur faire maîtriser le frisbee.
Crédit image : Dona, H.S.G., et al, Animal Behavior, 2022
Il semble que l’humble bourdon ait rejoint les rangs des animaux qui jouent juste pour le plaisir, tout comme les chiens et les dauphins. Le bourdon a déjà fait pas mal de choses en 2022, remportant des prix, se faisant reconnaître comme poisson, apprenant à distinguer les chiffres pairs et impairs, et même à aligner des chiffres dans le bon ordre. Maintenant, ils prennent une pause bien méritée en s’amusant un peu.
Dans une nouvelle étude, des scientifiques ont soumis des bourdons (Bombus terrestris) à trois expériences différentes de roulement de balle pour voir si leur comportement répond aux critères du jeu animal. Non seulement les bourdons ont fait tout leur possible pour faire rouler les balles, sans incitation apparente, mais les jeunes bourdons ont fait rouler plus de balles que les plus âgées, comme les enfants humains et d’autres jeunes animaux.
“Il est certainement époustouflant, et parfois amusant, de voir les bourdons faire preuve de quelque chose qui ressemble à du jeu. Ils s’approchent de ces ‘jouets’ et les manipulent encore et encore. Cela montre, une fois de plus, que malgré leur petite taille et leur minuscule cerveau, ils sont plus que de petits êtres robotiques”, a déclaré le premier auteur, Samadi Galpayage, doctorant à l’université Queen Mary de Londres.
“Ils peuvent en fait éprouver des états émotionnels positifs, même rudimentaires, comme le font d’autres animaux pelucheux plus grands, ou pas si pelucheux.”
Cinq facteurs clés entrent en jeu pour déterminer si un comportement est réellement un “jeu” ou s’il présente un avantage pour la survie. Ces cinq critères sont :
1. Il ne contribue pas à un avantage adaptatif immédiat ou à une stratégie de survie.
2. Le jeu est volontaire, spontané et gratifiant.
3. Le comportement de jeu doit être différent des comportements utilisés pour la recherche d’un partenaire ou de nourriture.
4. Le jeu est répété mais non stéréotypé.
5. Le comportement de jeu a été initié dans des conditions sans stress.
Cette étude s’appuie sur des travaux antérieurs où les bourdons étaient entraînées à faire rouler des balles en échange d’une récompense. Dans une partie de la nouvelle étude, les chercheurs ont entraîné 42 bourdons à trouver des balles libres dans l’une des deux chambres colorées. Lorsqu’on leur a présenté à nouveau les chambres, les bourdons ont montré une préférence pour la couleur de la chambre où elles avaient joué avec les balles.
Lors d’une autre expérience, en entrant dans la chambre, 45 bourdons différentes avaient la possibilité de marcher entre les boules pour atteindre les zones de nourrissage. Les balles immobiles étaient placées sur la gauche et les balles mobiles sur la droite. Les chercheurs ont constaté que les bourdons choisissaient de faire rouler les balles alors qu’il n’y avait pas de raison évidente de le faire, ce qui indique que le comportement de jeu était spontané.
Montage expérimental. Crédit image : Dona, H.S.G., et al, Animal Behavior, 2022
L’équipe a conclu que les bourdons ont fait rouler les balles à plusieurs reprises – jusqu’à 117 fois pour un individu – au cours de l’expérience, mais qu’elles n’en ont tiré aucun avantage supplémentaire, si ce n’est de trouver l’expérience gratifiante simplement en jouant avec les balles en bois. Ils suggèrent que d’autres travaux devraient examiner comment le comportement de jeu pourrait offrir un avantage pour le développement précoce du cerveau.
“Ce type de découverte a des répercussions sur notre compréhension de la sensibilité et du bien-être des insectes et, espérons-le, nous encouragera à respecter et à protéger toujours plus la vie sur Terre”, a déclaré M. Galpayage.
L’article est publié dans Animal Behavior.
Lire aussi : Des fourmis filmées lors d’un « rite funéraire » bizarre pour un bourdon mort
Source : IFLscience – Traduit par Anguille sous roche
