Les scientifiques ont résolu l’un des mystères les plus étranges de Léonard de Vinci


Les scientifiques ont peut-être résolu l’un des grands mystères de Léonard de Vinci : pourquoi le globe de verre du tableau Salvator Mundi (daté d’environ 1500 de notre ère) ne montre aucun signe de la réfraction et de la réflexion de la lumière auxquelles on pourrait s’attendre.

La réponse, selon les modèles informatiques gérés par une équipe de l’Université de Californie, Irvine, est que dans le tableau, Jésus tient un globe creux plutôt que solide, ce qui serait apparu de la manière dont Léonard de Vinci l’a représenté.

Cette idée d’orbe creux a déjà été évoquée par des historiens de l’art, ainsi que d’autres hypothèses concernant le cristal de roche, mais un rendu 3D avancé a montré que le barbouillage de Léonard de Vinci représente avec précision un objet creux en verre.

(Laing et al., arXiv.org, 2019)

“Nos expériences montrent qu’un rendu optiquement précis correspondant qualitativement à celui du tableau est effectivement possible en utilisant les matériaux, les sources de lumière et les connaissances scientifiques dont disposait Léonard de Vinci vers 1500”, écrivent les chercheurs dans leur article.

Les robes du Christ montrées derrière l’orbe dans Salvator Mundi (latin pour “sauveur du monde”) ne sont pas déformées ou magnifiées, tandis qu’il y a aussi trois taches blanches peintes sur la surface. Certains historiens ont suggéré que de Vinci a délibérément peint le globe d’une manière irréaliste.

Cependant, en utilisant une technique d’infographie connue sous le nom de rendu inverse – où les détails tridimensionnels d’une scène sont extrapolés à partir d’une image bidimensionnelle – les scientifiques ont pu recréer ce que Léonard de Vinci a peint il y a des centaines d’années.

Selon les calculs de l’équipe, le globe avait un rayon de 6,8 centimètres et se trouvait à 25 centimètres devant le sujet du tableau. Le globe ne pouvait pas avoir plus de 1,3 millimètre d’épaisseur, selon l’analyse.

Les ombres dans le tableau suggèrent une forte source de lumière venant du haut, ainsi qu’une lumière diffuse plus générale, selon les modèles informatiques. La recherche n’a pas encore été examinée par des pairs, mais l’analyse informatique correspond à ce qui se trouve sur la toile.

D’après les plis de la robe du Christ lorsqu’ils passent derrière l’orbe, il semble que de Vinci avait une solide connaissance du fonctionnement des orbes de verre – en effet, il était connu pour étudier l’optique à l’époque. La plupart des plis ne sont pas déformés, mais l’un d’eux montre quelques changements derrière le globe.

Orbe plein (gauche) contre orbe creux (droite). (Laing et al., arXiv.org, 2019)

Le tableau – qui s’est vendu pour 450 millions de dollars en 2017, ce qui en fait le tableau le plus cher au monde – est toujours entouré de beaucoup de controverses, plusieurs chercheurs suggérant que de Vinci n’a contribué que pour certaines sections du tableau, ou qu’il n’y a pas participé du tout.

Le fait que le globe de verre soit représenté avec précision ajoute du crédit aux affirmations selon lesquelles de Vinci a effectivement participé à la composition – et qu’il a utilisé ses connaissances de l’optique et de la lumière pour produire une représentation fidèle.

“Cette analyse suggère que Léonard comprenait ces propriétés optiques des boules creuses et comment éviter de distraire les distorsions optiques du rendu des plis de la robe du sujet”, écrivent les scientifiques dans leur article.

La recherche a été publiée sur le site de préimpression arXiv.org.

Lire aussi : La peinture cachée d’un ange et du Christ révélée sous un chef-d’œuvre de Léonard de Vinci

Source : ScienceAlert – Traduit par Anguille sous roche


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