En France, les forêts anciennes renaissent – elles s’agrandissent chaque année


Les forêts françaises se faufilent même jusqu’à leurs grandes villes.

  • Les forêts représentent plus de 31 % du territoire français.
  • Alors que la plus grande partie du monde est en train de perdre des forêts au profit des terres agricoles, la France gagne du terrain.
  • La France déploie des efforts publics et privés pour reboiser les zones rurales et urbaines.

La déforestation ravage de vastes régions du monde. Au fur et à mesure que les forêts tropicales sont décimées, une quantité inimaginable d’arbres sont détruits chaque seconde. Pourtant, en Europe, cette tendance semble s’être inversée.

Ne cherchez pas plus loin que la Provence, en France, où la verdure ravivée coupe à travers les cols de montagne et pousse pour former l’un des plus récents parcs naturels de France – les Baronnies Provençales. Créée il y a seulement quatre ans, et s’étendant sur plus de 1800 kilomètres carrés, cette forêt mixte de chênes, de pins et de hêtres témoigne de l’engagement de la France dans la régénération de ses forêts anciennes.

Alors que les forêts du monde sont en déclin, celles de France s’élèvent tranquillement.

Effort de reboisement réussi

La start-up française EcoTree, lancée près de Brest en 2016, achète des forêts dans toute la France pour les restaurer.

Les estimations actuelles montrent que les forêts couvrent 31 % de la France. Le pays est classé quatrième, en termes de plus grandes forêts, au sein de l’Union européenne. Il n’est dépassé que par la Suède, la Finlande et l’Espagne.

Grâce à un effort de reboisement concentré et au déclin de l’agriculture, les surfaces boisées françaises ont augmenté de 7 % au cours des 30 dernières années. Cela ne s’est pas résigné à la France non plus. Au cours des années 1990, l’Europe a lancé ce qu’on appelle la politique agricole commune, qui garantit que seules les zones productives seront utilisées comme terres cultivées pour prévenir une agriculture inefficace. Les terres ne convenant pas ont été transformées en forêt.

Entre 1990 et 2015, la superficie forestière totale de l’Europe a augmenté de 90 000 kilomètres carrés. En fait, il y a eu tellement de progrès qu’il y a aujourd’hui plus d’arbres et de forêts plus vastes dans l’UE qu’au début du XXe siècle.

Le succès de la France peut être le fruit d’un effort collectif de collaboration entre les particuliers et les initiatives forestières publiques. La majorité des forêts se trouvent sur des terres privées. Avec un total de 16,4 millions d’hectares qui s’étendent chaque jour davantage, les nouvelles forêts françaises récupèrent d’anciennes friches agricoles et industrielles pour alimenter leur croissance.

Les arbres et les plantes plantés auront intérêt à suivre les demandes d’absorption du dioxyde de carbone et à lutter contre le changement climatique. Déjà dans le parc naturel des Baronnies Provençales, on commence à voir réapparaître des espèces rares, comme le vautour fauve.

Néanmoins, les nouvelles forêts ne manquent pas de problèmes et de défis complexes.

Les défis du reboisement

Quelque 34 000 personnes vivent dans les Baronnies Provençales. Certains habitants considèrent le pin noir comme un ravageur, qui pousse parfois sur leurs pâturages. The Economist note qu’il y a d’abord eu un contrecoup de la part des groupes locaux qui se méfiaient du rythme rapide auquel la forêt était remise en état. Audrey Matt, responsable des forêts du parc, a déclaré : “Le fait que les forêts poussent ici peut être problématique… Tout dépend de la façon dont on le regarde.”

Le fléau de l’infestation de dendroctones a ravagé de nombreuses forêts en France et en Europe. De plus, avec les risques de canicule prolongée, ces nouvelles forêts sont susceptibles de s’enflammer par temps sec et de se transformer en incendies dangereux.

Pourtant, les avantages l’emportent encore sur bon nombre des problèmes potentiels. C’est pourquoi la France étend également ses efforts de reboisement au domaine urbain.

Forêts urbaines à Paris

La maire Anne Hidalgo a récemment annoncé un nouveau projet de création de “forêts urbaines” pour la ville de Paris. Un projet qui apportera davantage de forêts dans la ville même.

Il est prévu de commencer à planter des forêts à proximité de nombreux monuments historiques de Paris, tels que l’Hôtel de Ville et l’Opéra Garnier. Ces bosquets seront situés dans des zones piétonnes paisibles. En partie embellis, en partie pratiques, les arbres atténueront la chaleur intense pendant les mois d’été de plus en plus étouffants.

Paris est plus vulnérable que la plupart des endroits pendant une canicule, car elle est considérée comme une île de chaleur urbaine. La maire a l’intention de contrecarrer cela avec ce qu’elle appelle une “île de fraîcheur”.

Si tout se déroule comme prévu, 20 000 arbres seront plantés d’ici 2020. La pierre angulaire de l’objectif est de couvrir la moitié de la superficie de la ville lumière par des arbres d’ici 2030.

Paris pourrait avoir un nouveau look potentiellement radical avec la simple addition de tout ce beau feuillage.

Lire aussi : La NASA annonce avec plaisir que la Terre est plus verte, grâce à la Chine et l’Inde qui ont passé 20 ans à planter des arbres

Source : Big Think – traduit par Anguille sous roche


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