Planter des arbres pourrait être LA solution au changement climatique et la Terre a la place pour les accueillir


Le monde a de la place pour près d’un milliard d’hectares d’arbres supplémentaires, selon de nouvelles recherches.

Cela suffirait à capter les deux tiers des émissions de carbone anthropiques (d”origine humaine), d’aspirer le dioxyde de carbone de l’atmosphère pour le transformer en sucres par photosynthèse.

Planter des arbres pour capter le carbone est l’un des moyens les plus efficaces pour lutter contre la hausse des niveaux de dioxyde de carbone qui contribuent au réchauffement climatique, et une série d’initiatives internationales ont fixé des objectifs pour protéger et restaurer les forêts dans le monde.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), par exemple, suggère que l’augmentation du couvert forestier d’un milliard d’hectares d’ici 2050 est nécessaire si nous voulons limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Mais jusqu’à présent, il était difficile de savoir si ces objectifs étaient réalisables. Les nouveaux travaux, publiés cette semaine, prédisent qu’ils le sont.

Déterminer combien d’arbres la planète peut supporter fut une question de supposition. Au lieu de cartographier de larges catégories de forêts sur la Terre, comme l’ont fait les méthodes traditionnelles, l’approche de Jean-François Bastin et ses collègues de l’École polytechnique fédérale de Zurich (ETH Zurich, Suisse) tient compte de toutes les densités naturelles de couverture forestière, depuis les forêts tropicales humides à couvert végétal de 100% jusqu’aux forêts ouvertes et aux savanes presque sans arbres.

Dans un premier temps, ils ont utilisé près de 80 000 images satellites de la couverture forestière dans des zones protégées du monde entier, des écosystèmes allant des forêts tropicales humides denses à la toundra arctique.

Cette carte indique le total des surfaces disponibles pouvant accueillir des arbres dans le monde entier (total des surfaces boisées actuelles et du potentiel de couverture forestière disponible pour la restauration). (ETH Zurich/ Crowther Lab)

Ils ont ensuite utilisé une approche de l’apprentissage automatique pour déterminer quelle combinaison de 10 variables du sol et du climat engendre le couvert forestier dans différentes régions. À partir de ce modèle, ils pouvaient prédire le couvert forestier mondial dans les conditions climatiques actuelles.

Après avoir exclu les terres utilisées pour l’agriculture et les zones urbaines, le modèle prévoit que 1,7 à 1,8 milliard d’hectares de terres pourraient naturellement soutenir un certain niveau de couvert forestier. Ces terres abriteraient 0,9 milliard d’hectares supplémentaires de couvert forestier.

Cette carte indique les terres disponibles pour la restauration forestière (à l’exclusion des déserts, des zones agricoles et urbaines ; les terres forestières actuelles ne sont pas indiquées). (ETH Zurich/ Crowther Lab)

Cette couverture pourrait capter 205 gigatonnes de carbone dans l’atmosphère. C’est environ les deux tiers des émissions d’origine humaine, et suffisamment pour réduire le dioxyde de carbone atmosphérique de près de 25 %, à des niveaux jamais vus depuis près d’un siècle.

On pourrait ajouter 0,7 milliard d’hectares supplémentaires d’arbres si l’on incluait les terres cultivées et les zones urbaines.

Selon Bastin :

La restauration est l’une des principales armes, sinon la principale, dont nous disposons pour lutter contre le changement climatique.

Et il y a aussi “beaucoup d’effets secondaires positifs”, ajoute-t-il, de la protection de la biodiversité à la prévention des glissements de terrain, de la dégradation/ érosion des côtes et de la perte d’eau.

Seuls 6 pays représentent plus de la moitié de la superficie potentielle qui pourrait être réservée à cette restauration : Russie (151 millions d’hectares), États-Unis (103 millions), Canada (78 millions), Australie (58 millions), Brésil (50 millions) et Chine (40 millions).

Toujours selon Bastin :

Lorsque nous parlons de conservation et de restauration, nous mettons un peu trop de pression sur les pays en développement. Le nouveau travail démontre qu’une grande partie de l’effort peut probablement être fait dans les pays qui ont les moyens de le faire.

Mais les gouvernements doivent agir rapidement. Chaque année qui passe voit la superficie potentielle du couvert forestier diminuer. Selon les chercheurs, une augmentation de la température de seulement 1,5°C réduira d’un cinquième la surface disponible pour la restauration forestière d’ici 2050.

Une carte montrant où la couverture forestière mondiale est censée évoluer d’ici 2050. Si les émissions continuent d’augmenter, jusqu’à un quart des terres disponibles pour le reboisement disparaîtront. ( Jean-François Bastin et coll./Science)

Les cartes de l’équipe et le code utilisé sont maintenant disponibles gratuitement pour tous ceux qui veulent les utiliser ici : Crowther Lab website.

Selon Bastin :

Ce genre de données peut servir d’outil pour aider les[pays] à reconsidérer leurs objectifs en termes de restauration, à être un peu plus audacieux, peut-être, ou à être plus réalistes.

Christiana Figueres, ancienne secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui n’a pas participé à l’étude, a décrit ces travaux comme :

Un projet extrêmement important pour les gouvernements et le secteur privé.

Les deux études publiées dans Science : The global tree restoration potential ; Restoring forests as a means to many ends et présentées sur le site de l’ETH Zurich : How trees could save the climate.

Lire aussi : Individuellement, nous pouvons avoir un impact important sur le ralentissement du changement climatique

Source : GuruMeditation


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