L’ADN d’un ancêtre non identifié a été transmis aux humains vivant aujourd’hui


Une nouvelle analyse des génomes anciens suggère que différentes branches de l’arbre généalogique humain se sont croisées plusieurs fois, et que certains humains portent l’ADN d’un ancêtre archaïque et inconnu.

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Melissa Hubisz et Amy Williams de l’université Cornell et Adam Siepel du Cold Spring Harbor Laboratory rapportent ces résultats dans une étude publiée le 6 août dans PLOS Genetics.

Il y a environ 50 000 ans, un groupe d’humains a migré hors d’Afrique et s’est croisé avec des Néandertaliens en Eurasie. Mais ce n’est pas la seule fois que nos anciens ancêtres humains et leurs parents ont échangé leur ADN. Le séquençage des génomes des Néandertaliens et d’un groupe ancien moins connu, les Denisoviens, a permis de mieux comprendre ces croisements et les mouvements des anciennes populations humaines. Dans ce nouvel article, les chercheurs ont développé un algorithme d’analyse des génomes qui permet d’identifier des segments d’ADN provenant d’autres espèces, même si ce flux de gènes s’est produit il y a des milliers d’années et provient d’une source inconnue. Ils ont utilisé l’algorithme pour examiner les génomes de deux Néandertaliens, un Denisovan et deux Africains. Les chercheurs ont trouvé la preuve que 3 % du génome de Néandertal provenait d’anciens humains, et estiment que le métissage s’est produit il y a entre 200 000 et 300 000 ans. En outre, 1 % du génome des Denisovan provenait probablement d’un parent inconnu et plus éloigné, peut-être l’Homo erectus, et environ 15 % de ces régions « super-archaïques » pourraient avoir été transmises aux humains modernes qui sont vivants aujourd’hui.

Les nouvelles découvertes confirment des cas de flux de gènes entre des humains anciens et leurs parents, et indiquent également de nouveaux cas de croisements. Étant donné le nombre de ces événements, les chercheurs affirment que l’échange génétique était probable lorsque deux groupes se chevauchaient dans le temps et l’espace. Leur nouvel algorithme résout le problème difficile de l’identification de minuscules restes de flux de gènes qui se sont produits il y a des centaines de milliers d’années, alors qu’on ne dispose que d’une poignée de génomes anciens. Cet algorithme peut également être utile pour étudier le flux de gènes chez d’autres espèces où il y a eu des croisements, comme chez les loups et les chiens.

« Ce que je trouve passionnant dans ce travail, c’est qu’il démontre ce que l’on peut apprendre sur l’histoire humaine profonde en reconstruisant conjointement l’histoire évolutive complète d’une collection de séquences provenant à la fois d’humains modernes et d’hominines archaïques », a déclaré l’auteur Adam Siepel. « Ce nouvel algorithme que Melissa a développé, ARGweaver-D, est capable de remonter plus loin dans le temps que toute autre méthode de calcul que j’ai vue. Il semble être particulièrement puissant pour détecter les introgressions anciennes. »

Lire aussi : L’ADN noir est le code génétique qui devrait être là, mais on ne le trouve pas

Source : Phys.org – Traduit par Anguille sous roche


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