Le Lancet publie une lettre d’un professeur qui met en garde : La stigmatisation des non-vaccinés n’est pas justifiée par la science et est « dangereuse »


The Lancet, l’une des revues médicales les plus anciennes et les plus connues au monde, a publié une lettre qui met en garde les hauts responsables gouvernementaux et les scientifiques du monde entier contre les affirmations selon lesquelles les personnes non vaccinées constituent une menace pour les personnes vaccinées.

L’article intitulé COVID-19 : la stigmatisation des personnes non vaccinées n’est pas justifiée, a été rédigé par le professeur Günter Kampf, professeur associé en hygiène et médecine environnementale à l’université de Greifswald en Allemagne.

Il avertit que “la stigmatisation des personnes non vaccinées n’est pas justifiée” par la science et qu’elle est “dangereuse”.

M. Kampf affirme que des responsables de haut niveau ont propagé l’idée qu’il existe une “pandémie de personnes non vaccinées”, ce qui implique à tort que les personnes vaccinées ne sont pas concernées par la propagation du virus 19.

Dans son article, il affirme qu’“il y a de plus en plus de preuves que les personnes vaccinées continuent à jouer un rôle important dans la transmission”.

“Il est faux et dangereux de parler d’une pandémie de personnes non vaccinées.”

Il avertit que “historiquement, les États-Unis et l’Allemagne ont engendré des expériences négatives en stigmatisant des parties de la population pour leur couleur de peau ou leur religion”.

L’article se termine par un appel urgent “à cesser la stigmatisation inappropriée des personnes non vaccinées, qui incluent nos patients, nos collègues et d’autres concitoyens, et à faire un effort supplémentaire pour rassembler la société”.

Voici le texte intégral de la lettre :

Aux États-Unis et en Allemagne, des responsables de haut niveau ont utilisé le terme de pandémie de personnes non vaccinées, suggérant que les personnes qui ont été vaccinées ne sont pas pertinentes dans l’épidémiologie du COVID-19. L’utilisation de cette expression par les officiels a pu encourager un scientifique à affirmer que “les non-vaccinés menacent les vaccinés pour le COVID-19”.1  Mais cette vision est beaucoup trop simple. Il existe de plus en plus de preuves que les personnes vaccinées continuent à jouer un rôle important dans la transmission. Dans le Massachusetts, aux Etats-Unis, un total de 469 nouveaux cas de COVID-19 ont été détectés au cours de divers événements en juillet 2021, et 346 (74%) de ces cas concernaient des personnes totalement ou partiellement vaccinées, dont 274 (79%) étaient symptomatiques. Les valeurs seuils des cycles étaient également basses entre les personnes totalement vaccinées (médiane 22-8) et les personnes non vaccinées, non totalement vaccinées ou dont le statut vaccinal était inconnu (médiane 21-5), ce qui indique une charge virale élevée même chez les personnes totalement vaccinées.2 Aux Etats-Unis, un total de 10 262 cas de COVID-19 ont été signalés chez des personnes vaccinées au 30 avril 2021, dont 2725 (26-6%) étaient asymptomatiques, 995 (9-7%) ont été hospitalisés et 160 (1-6%) sont décédés.3 En Allemagne, 55-4% des cas symptomatiques de COVID-19 chez des patients âgés de 60 ans ou plus concernaient des personnes totalement vaccinées,4 et cette proportion augmente chaque semaine. A Münster, en Allemagne, de nouveaux cas de COVID-19 sont apparus chez au moins 85 (22%) des 380 personnes entièrement vaccinées ou qui s’étaient rétablies du COVID-19 et qui fréquentaient une boîte de nuit.5 Les personnes vaccinées ont un risque plus faible de maladie grave mais constituent toujours une partie importante de la pandémie. Il est donc faux et dangereux de parler d’une pandémie de personnes non vaccinées. Historiquement, les États-Unis et l’Allemagne ont engendré des expériences négatives en stigmatisant des parties de la population en raison de leur couleur de peau ou de leur religion. J’appelle les hauts fonctionnaires et les scientifiques à cesser de stigmatiser de manière inappropriée les personnes non vaccinées, parmi lesquelles se trouvent nos patients, nos collègues et d’autres concitoyens, et à faire des efforts supplémentaires pour rassembler la société.


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