Des ingénieurs créent un dispositif capable de « communiquer » avec les plantes


Les scientifiques ont réussi à faire en sorte qu’une Dionée attrape-mouche ferme ses feuilles à la demande grâce à des signaux électriques.

NTUsg/YouTube

Imaginez que vous puissiez demander à votre figuier de Barbarie pourquoi ses feuilles deviennent brunes et craquante, ou que vous puissiez demander à votre pommier quel est le meilleur jour pour la récolte.

Bien que cela semble sortir de La Petite boutique des horreurs, communiquer avec les plantes est en fait bien moins de la science-fiction que vous ne le pensez.

Des chercheurs de l’université technologique de Nanyang, à Singapour, ont conçu un outil capable d’envoyer des signaux électriques aux plantes et d’en recevoir, ce qui permet de communiquer avec elles. Le dispositif, décrit dans deux articles distincts publiés dans Nature Electronics et Advanced Materials, ne vous permettra pas de parler à vos tournesols, mais il peut surveiller la façon dont la plante réagit à son environnement et lui transmettre des instructions de mouvement.

Pour réaliser cet exploit, les chercheurs ont dû trouver comment mesurer les signaux électriques émis par les plantes. Normalement, la stimulation électrique se fait par le biais d’électrodes, mais celles-ci ne pouvaient pas être utilisées dans ce cas, car la surface poilue et bosselée de la plante rendait difficile la fixation des électrodes. Pour résoudre ce problème, les chercheurs ont mis au point une électrode « morphable » en forme de gel qui peut se fixer à la surface de la plante.

Les expériences sur la Dionée attrape-mouche

Lorsque l’électrode morphable a été testée sur une Dionée attrape-mouche, elle a relayé avec succès les signaux émis par la plante. Mais les chercheurs ne se sont pas arrêtés là et ont tenté de « parler » avec la plante.

Ils ont réussi à obtenir que la plante ferme ses feuilles à la demande lorsqu’ils ont fait passer une fréquence spécifique par l’électrode. Dans une étude précédente publiée dans Nature Electronics, les chercheurs ont également réussi à attacher le piège à mouches de Vénus à un bras robotique et à lui ordonner de fermer et de ramasser un morceau de fil.

« Le dispositif peut désormais se coller à davantage de types de surfaces végétales, et de manière plus sûre, ce qui marque une étape importante dans le domaine de l’électrophysiologie végétale », a déclaré le co-auteur principal de l’étude sur les matériaux avancés, le professeur Loh Xian Jun, dans un communiqué. « Cela ouvre de nouvelles opportunités pour les technologies basées sur les plantes. »

Quelles sont les applications possibles ?

Les chercheurs espèrent que leurs travaux contribueront à la mise au point de dispositifs de surveillance active des cultures qui pourraient aider à lutter contre l’insécurité alimentaire due au changement climatique.

« En surveillant les signaux électriques des plantes, nous pourrions être en mesure de détecter d’éventuels signaux de détresse et des anomalies », a déclaré l’auteur principal, le professeur Chen Xiaodong. « Lorsqu’elle est utilisée pour l’agriculture, les agriculteurs peuvent savoir quand une maladie est en cours, avant même que les symptômes ne se manifestent sur les cultures, comme le jaunissement des feuilles. Cela peut nous donner la possibilité d’agir rapidement afin de maximiser le rendement des cultures pour la population. »

En outre, cette technologie pourrait avoir des applications en robotique. Les scientifiques pourraient fabriquer des robots à base de plantes capables de ramasser délicatement des objets fragiles.

Vous pouvez regarder la vidéo ci-dessous pour voir l’électrode en action :

Lire aussi : Les plantes peuvent secrètement envoyer des signaux électriques souterrains. Voici comment elles le font

Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche


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