Le Grand Reset, partie I : la réduction des attentes et le bio-techno-féodalisme


Le Grand Reset est dans l’esprit de tous, que tout le monde le sache ou non.

Il est annoncé par les mesures prises par les États du monde entier en réponse à la crise de covid-19. (J’entends par « crise » non pas la soi-disant pandémie elle-même, mais les réactions à un nouveau virus appelé SRAS-2 et l’impact de ces réactions sur les conditions sociales et économiques).

Dans son livre, COVID-19: The Great Reset, le fondateur et président exécutif du Forum économique mondial (FEM), Klaus Schwab écrit que la crise de COVID-19 devrait être considérée comme une « opportunité [qui peut être] saisie pour effectuer le type de changements institutionnels et de choix politiques qui mettront les économies sur la voie d’un avenir plus juste et plus vert ». Bien que Schwab ait promu le Grand Reset depuis des années, la crise de COVID a fourni un prétexte pour finalement le mettre en œuvre. Selon M. Schwab, il ne faut pas s’attendre à ce que le système mondial post-covid revienne à ses modes de fonctionnement antérieurs. Au contraire, alternant entre description et prescription, Schwab suggère que les changements seront, ou devraient être, mis en œuvre dans des domaines interdépendants et imbriqués pour produire une nouvelle norme.

Alors, qu’est-ce que le Grand Reset et quelle est la nouvelle normalité qu’il établirait ?

Le Grand Reset signifie une réduction des revenus et de l’utilisation du carbone. Mais Schwab et le FEM définissent également le Grand Reset en termes de convergence des systèmes économiques, monétaires, technologiques, médicaux, génomiques, environnementaux, militaires et de gouvernance. Le Grand Reset impliquerait de vastes transformations dans chacun de ces domaines, des changements qui, selon Schwab, non seulement modifieront notre monde mais nous amèneront aussi à « nous interroger sur ce que signifie être humain ».

En termes d’économie et de politique monétaire, le Grand Reset impliquerait une consolidation de la richesse, d’une part, et l’émission probable d’un revenu de base universel (RBU), d’autre part. Cela pourrait inclure un passage à une monnaie numérique, y compris une centralisation consolidée des comptes bancaires et des banques, une imposition immédiate en temps réel, des taux d’intérêt négatifs, ainsi qu’une surveillance et un contrôle centralisés des dépenses et de la dette.

Alors que chaque aspect du Grand Reset implique la technologie, le Grand Reset implique spécifiquement la « quatrième révolution industrielle », ou transhumanisme, qui comprend l’expansion de la génomique, des nanotechnologies et de la robotique et leur pénétration dans le corps et le cerveau humains. Bien sûr, la quatrième révolution industrielle implique la redondance du travail humain dans des secteurs en expansion, qui sera remplacée par l’automatisation. Mais en outre, M. Schwab salue l’utilisation des nanotechnologies et des scanners cérébraux pour prédire et anticiper le comportement humain.

Le Grand Reset signifie la délivrance de passeports médicaux, bientôt numérisés, ainsi que la transparence des dossiers médicaux comprenant les antécédents médicaux, la constitution génétique et les états pathologiques. Mais elle pourrait inclure l’implantation de micropuces qui liraient et rendraient compte de la composition génétique et des états du cerveau, de sorte que « chaque fois qu’un individu traverse une frontière nationale, il pourrait un jour être soumis à un scanner cérébral détaillé afin d’évaluer le risque pour sa sécurité ».

Sur le front de la génomique, le Grand Reset comprend les progrès du génie génétique et la fusion de la génétique, de la nanotechnologie et de la robotique.

Sur le plan militaire, le Grand Reset implique la création de nouveaux espaces de combat, y compris des cyber-espaces et le cerveau humain comme espace de combat.

En termes de gouvernance, le Grand Reset signifie des gouvernements et des « gouvernementalités » de plus en plus centralisés, coordonnés et étendus, la convergence des entreprises et des États, et la numérisation des fonctions gouvernementales, y compris, avec l’utilisation de la 5G et d’algorithmes prédictifs, le suivi et la surveillance en temps réel des corps dans l’espace ou la « gouvernance anticipatoire » du comportement humain et des systèmes.

Cela étant dit, « le Grand Reset » n’est qu’une campagne de propagande coordonnée sous le couvert de l’inévitable. Plutôt qu’une simple théorie du complot, comme l’a suggéré le New York Times, le « Grand Reset » est une tentative de conspiration, ou le « vœu pieux » des planificateurs socio-économiques d’amener les « parties prenantes » des entreprises et les gouvernements à adopter les desiderata du FEM.

Afin de vendre ce paquet, le FEM mobilise la rhétorique réchauffée de « l’égalité économique », « l’équité », « l’inclusion » et « un destin partagé », entre autres euphémismes. Ensemble, ces phrases représentent la composante politique et idéologique collectiviste et socialiste du socialisme d’entreprise envisagé (puisque le socialisme économique ne peut jamais être mis en œuvre, il est toujours uniquement politique et idéologique).

J’examinerai les perspectives du Grand Reset dans les prochains épisodes. Mais il suffit de dire pour l’instant que le FEM envisage un ordre mondial bio-techno-féodalisme, avec des planificateurs socio-économiques et des « parties prenantes » des entreprises à la barre et la majeure partie de l’humanité sous leur emprise. La masse de l’humanité, selon les planificateurs, vivra dans une stase économique aux attentes réduites, avec une autonomie individuelle fortement réduite, voire totalement anéantie. Comme l’a suggéré Mises, ces planificateurs sont des autoritaires qui entendent supplanter les plans des acteurs individuels par leurs propres plans centralisés.

S’ils étaient adoptés, ces plans échoueraient, mais leur adoption aurait néanmoins un prix.

Lire aussi : La vision dystopique de H.G. Wells prend vie avec l’agenda du Grand Reset

Source : The Mises Institute – Traduit par Anguille sous roche


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1 réponse

  1. Bruno dit :

    Un tiroir verbal qui a tout du futur antérieur (antériorité d’un futur ou d’un impératif) : ça reste fichtrement probabiliste, échec ? Réussite ? La bonne vieille histoire du verre à moitié plein et du verre à moitié vide (c’est le même verre hein …)
    Démographie, état du lieu de vie global, déphasage complet entre résilience planétaire et résilience spécifique (disons l’arbre et la branche) et comme l’a dit un certain banquier, des opérations d’une part et du storytelling de l’autre ou encore, j’ai été magasinier dans un hyper (ça fait un bail), il y a aussi des responsables de ventes, des vendeurs, des caissières et tout le tralala

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