Les champs électriques pourraient être le secret pour faire pleuvoir


Une étude des forces électrostatiques entre les gouttelettes d’eau a peut-être ouvert la voie pour que la pluie tombe là où nous le voulons, et non là où nous ne le voulons pas.

Aussi puissante que puisse être cette force pour sauver des vies, elle soulève la question de savoir qui peut décider de ce que “nous” voulons.

La revendication du pouvoir de contrôler le temps, en particulier les pluies qui brisent les sécheresses, est peut-être l’une des plus anciennes tromperies de l’histoire humaine. Dans les années 1950, les espoirs étaient grands de voir la science réussir là où la magie avait échoué. Bien que les efforts de fabrication de pluie basés sur l’ensemencement des nuages avec des particules d’iodure d’argent n’aient pas été un échec total, le taux de réussite a été suffisamment faible, et le coût si élevé, que les applications ont été relativement rares.

Cependant, le professeur Maarten Ambaum de l’université de Reading pense que cela peut être dû au fait que nous n’avons pas réussi à comprendre la manière dont les gouttelettes d’eau interagissent dans les nuages. Dans la revue Proceedings of the Royal Society A, Ambaum et ses co-auteurs proposent un modèle alternatif qui pourrait servir de base pour inciter le ciel à libérer l’eau qu’il contient.

Les nuages contiennent beaucoup de vapeur d’eau, mais il ne pleut que lorsque celle-ci se condense en grosses gouttelettes. Les aérosols peuvent fournir les graines autour desquelles l’eau se rassemble, mais les auteurs de l’étude affirment que la charge sur les gouttelettes et les aérosols est également importante et négligée.

L’article démontre que même les gouttelettes portant la même polarité de charge (c’est-à-dire toutes positives ou toutes négatives) seront attirées les unes vers les autres s’il y a une variation de l’intensité de la charge. “Les charges peuvent migrer”, note l’article, “et les charges d’une goutte vont induire des charges d’image dans l’autre goutte. Ces charges-images induites vont induire d’autres charges-images dans la goutte d’origine, puis dans la deuxième goutte, ce qui se répète indéfiniment, ce qui conduit à une force d’attraction qui peut dominer si les gouttes sont proches les unes des autres”.

Comme si cela n’était pas assez compliqué, la quantité de charge sur une goutte peut changer grâce à l’acquisition d’ions entraînés par des champs électriques proches.

Ambaum et ses coauteurs concluent que l’ajout des effets électrostatiques n’ajoute pas plus de 5 % à la vitesse à laquelle les gouttes entrent en collision et se collent les unes aux autres. Néanmoins, ce petit décalage peut faire la différence entre la pluie qui tombe là où elle est nécessaire et la vapeur d’eau qui n’atteint un seuil critique qu’après s’être déplacée ailleurs.

Les auteurs ont été financés par les Émirats arabes unis, l’une des nations les plus sèches de la planète, pour étudier l’ajout d’une charge dans l’atmosphère afin de voir si elle peut provoquer la pluie. Ils ont expérimenté l’utilisation de drones pour délivrer les champs électriques. Toutefois, dans les endroits où le brouillard est fréquent, notamment dans de nombreux déserts, les auteurs pensent que des tours de seulement 10 mètres de haut pourraient faire l’affaire. Les auteurs espèrent que les calculs présentés dans leur article les aideront à déterminer la quantité et le moment idéaux de la charge nécessaire pour faire tomber la pluie.

Dans un monde où les sécheresses et les inondations sont de plus en plus fréquentes et graves, le fait de pouvoir contrôler le temps, même un peu, pourrait sauver des millions de vies. Cela peut être sûr lorsque la pluie qui tomberait autrement en mer est amenée à tomber là où elle est nécessaire. D’un autre côté, le fait qu’un pays récolte la pluie que ses voisins considèrent comme la leur pourrait être considéré comme un motif de guerre. Le monde doit donc régler ces différends avant que la technologie n’arrive.

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Source : IFLScience – Traduit par Anguille sous roche


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