La première preuve tangible de l’explosion d’une supernova : la pierre d’Hypatia en Égypte

Une pierre d’Égypte cache le plus ancien des mystères que vous pouvez tenir dans vos mains.

Romano Serra

Selon un communiqué de presse publié lundi par l’institution, des chercheurs de l’université de Johannesburg et d’autres institutions ont révélé de nouvelles informations sur la pierre d’Hypatia trouvée en Égypte, notamment sur ses origines cosmiques.

Leur hypothèse sur l’origine d’Hypatia est qu’elle proviendrait d’une étoile géante rouge massive qui s’est effondrée en une étoile naine blanche à l’intérieur d’un gigantesque nuage de poussière appelé nébuleuse. Ces deux étoiles ont ensuite créé un système binaire dans lequel l’étoile naine blanche a fini par “manger” l’autre étoile, puis a explosé sous forme de supernova de type Ia à l’intérieur du nuage de poussière.

Attraper une explosion de supernova

“D’une certaine manière, on pourrait dire que nous avons ‘attrapé’ une explosion de supernova ‘sur le fait’, car les atomes de gaz de l’explosion ont été pris dans le nuage de poussière environnant, qui a finalement formé le corps parent d’Hypatia “, a déclaré Jan Kramers, auteur de l’étude.

Cette supernova s’est transformée en une énorme bulle de poussière et d’atomes de gaz qui, après des millions d’années, se serait solidifiée au cours des premiers stades de la formation de notre système solaire, dans le nuage de Oort ou dans la ceinture de Kuiper.

La roche mère d’Hypatia a alors commencé à se diriger vers la Terre. Son entrée dans l’atmosphère de notre planète a brisé la roche mère et a conduit à la pierre d’Hypatia trouvée dans le désert égyptien.

“Si cette hypothèse est correcte, la pierre d’Hypatia serait la première preuve tangible sur Terre d’une explosion de supernova de type Ia. Tout aussi important peut-être, elle montre qu’une “parcelle” individuelle anormale de poussière provenant de l’espace pourrait en fait être incorporée dans la nébuleuse solaire à partir de laquelle notre système solaire s’est formé, sans y être complètement mélangée”, a déclaré Kramers.

“Cela va à l’encontre de l’opinion conventionnelle selon laquelle la poussière à partir de laquelle notre système solaire s’est formé était entièrement mélangée.”

À la recherche de modèles

Pour étudier attentivement la roche extraterrestre, les chercheurs ont cherché des modèles dans sa forme et sa composition.

“Plutôt que d’explorer toutes les anomalies incroyables que présente Hypatia, nous voulions explorer s’il y a une unité sous-jacente. Nous voulions voir s’il y avait une sorte de modèle chimique cohérent dans la pierre”, a déclaré Kramers.

Les chercheurs ont sélectionné 17 cibles à explorer plus avant et ont obtenu des résultats plutôt intéressants.

“Nous avons identifié 15 éléments différents dans Hypatia avec beaucoup plus de précision et d’exactitude, avec la microsonde à protons. Cela nous a donné les ‘ingrédients’ chimiques dont nous avions besoin pour que Jan puisse entamer le processus suivant d’analyse de toutes les données”, a déclaré Belyanin.

Ils ont ensuite effectué des analyses par faisceau de protons qui ont révélé que la pierre présentait des niveaux étonnamment bas de silicium, mesurant, avec le chrome et le manganèse, moins de 1 % de la roche. En revanche, la pierre était très riche en fer, en soufre, en cuivre et en vanadium.

“Nous avons trouvé un modèle cohérent d’abondance des éléments traces qui est complètement différent de tout ce qui existe dans le système solaire, primitif ou évolué. Les objets de la ceinture d’astéroïdes et les météores ne correspondent pas non plus à ce schéma. Nous nous sommes donc tournés vers l’extérieur du système solaire”, a déclaré M. Kramers.

Les chercheurs ont pu en conclure qu’Hypatia ne s’est pas formée sur Terre, qu’elle ne provient d’aucun type connu de comète ou de météorite, ni d’une poussière moyenne du système solaire interne, ni d’une poussière interstellaire moyenne non plus. La seule hypothèse qui reste à envisager est que la pierre a été créée au cours de la formation précoce de notre système solaire. Quelle découverte !

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Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche