Les premières images de ce nouveau visiteur interstellaire sont arrivés


Le 30 août, l’astronome amateur Gennady Borisov a aperçu une comète d’origine extrasolaire traversant notre système solaire.

C’est la deuxième fois en autant d’années qu’un objet interstellaire est observé (le dernier étant Oumuamua 2.0 en 2017). Grâce à l’Observatoire Gemini, nous avons maintenant des photos de cette comète, ce qui en fait le premier objet de ce genre à être représenté avec succès en plusieurs couleurs !

La comète, désignée C/2019 Q4 (Borisov), a été capturée par le spectrographe multi-objets Gemini de l’observatoire Gemini dans la nuit du 9 au 10 septembre.

L’image ci-dessous montre une queue très prononcée, ce qui indique un dégazage et confirme que l’objet est une comète. C’est une autre première, où C/2019 Q4 est le premier visiteur interstellaire à former clairement une queue à la suite d’un dégazage.

(Gemini Observatory/NSF/AURA)

Andrew Stephens, astronome à l’Observatoire Gemini, était responsable de la coordination des observations. Comme il l’a expliqué :

“Cette image a été rendue possible grâce à la capacité de Gemini d’ajuster rapidement les observations et d’observer des objets comme celui-ci, qui ont des fenêtres de visibilité très courtes. Cependant, nous avons vraiment dû nous battre pour celui-là puisque nous avons reçu les derniers détails à 3h du matin et que nous l’avons observé à 16h45 !”

L’image couleur a été produite en combinant les observations Gemini, qui ont été prises en deux bandes de couleurs.

Ces images ont été obtenues dans le cadre d’un projet mené par Piotr Guzik et Michal Drahus à l’Université Jagellon de Cracovie (Pologne), qui vise à capturer des images de “cibles d’opportunité” astronomiques.

Actuellement, C/2019 Q4 est proche de la position apparente du Soleil et est donc difficile à observer.

Au cours des prochains mois, sa trajectoire hyperbolique l’amènera dans des conditions d’observation plus favorables.

C’est ce même cheminement qui a amené les astronomes à conclure qu’il est susceptible d’être d’origine interstellaire, et les observations de suivi devraient en révéler davantage sur sa composition.

Ci-dessous, vous pouvez voir l’impression d’un artiste de Oumuamua en train de faire l’expérience du dégazage lorsqu’il quitte notre système solaire.

(ESA/Hubble, NASA, ESO, M. Kornmesser)

Puisque l’on croit que les astéroïdes et les comètes sont des restes de matériaux provenant de la formation d’un système, le fait de savoir de quoi cette comète est composée permettra aux astronomes d’en apprendre beaucoup sur son origine.

C’est l’un des plus grands avantages des objets interstellaires, en ce sens qu’ils nous permettent d’en apprendre davantage sur les systèmes stellaires éloignés sans avoir à y envoyer un engin spatial robotique.

Dans le cas de C/2019 Q4, les astronomes ont aussi l’avantage de le savoir à l’avance. Lorsque Oumuamua a été détecté pour la première fois, il avait déjà fait son passage le plus proche vers le Soleil et avait survolé la Terre en sortant du système solaire.

En d’autres termes, les moments les plus opportuns pour l’étudier étaient largement passés au moment où elle a été repérée.

Et s’il y a la moindre chance que ce visiteur interstellaire soit une sonde extra-terrestre (comme on l’a suggéré à propos d’Oumuamua), alors les études futures en révéleront bien plus que nous ne l’aurions jamais cru ! Mais ne nous emballons pas trop…

Lectures complémentaires : Observatoire Gemini

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Source : Universe Today – Traduit par Anguille sous roche


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