Les journalistes australiens en colère suite à la demande de cesser d’utiliser le mot « pédophile » pour décrire un agresseur d’enfants en série
Les journalistes de l’agence australienne ABC Tasmania auraient été avertis d’éviter d’utiliser le terme « pédophile » pour désigner un pédophile en série, de peur de « décourager » les pédophiles non délinquants de demander de l’aide.
Dans un courriel adressé aux journalistes, un producteur principal non nommé d’ABC a déclaré que le Service d’aide aux victimes d’agressions sexuelles (SASS) avait « fait part de ses inquiétudes » concernant la description de l’ancien infirmier James Geoffrey Griffin – qui s’est suicidé en 2019 après que les allégations à son encontre aient été rendues publiques – comme pédophile.
Griffin a été accusé par plusieurs femmes d’avoir abusé d’elles dans leur enfance dès les années 1980, et après que la police ait fouillé son domicile en 2019, « une quantité importante de matériel d’exploitation d’enfants » a été trouvée, a rapporté ABC. Il a ensuite été accusé de plus d’une douzaine de crimes.
« Nous devrions éviter [le terme pédophile], à moins de savoir qu’il a un diagnostic clinique de pédophilie et utiliser plutôt le terme de délinquant sexuel en série / prédateur, ou un agresseur sexuel d’enfants et de jeunes », a averti le producteur.
Le courriel avertit que la SASS affirme qu’il y a beaucoup de pédophiles ou de « personnes atteintes de pédophilie » qui « n’agissent pas sur ces pulsions », en particulier s’ils « cherchent et reçoivent une aide psychologique professionnelle ».
Le producteur a ajouté que le fait d’appeler Griffin un pédophile « pourrait décourager » les pédophiles non délinquants « de chercher de l’aide, ce qui rendrait plus probable qu’ils continuent à abuser des enfants ».
Selon le journal australien, l’e-mail du producteur « a inquiété et mis en colère » certains journalistes, ainsi que des militants contre la pédophilie. Le fondateur de Beyond Abuse, Steve Fisher, qui est lui-même un survivant d’abus, a fait valoir que « changer de langage » pouvait semer la confusion chez les gens lorsqu’ils lisaient des histoires qui exposaient les prédateurs.
Alors que certains journalistes ont d’abord cru que ces conseils étaient contraignants, d’autres ne l’ont pas cru et le mot « pédophile » a été utilisé à plusieurs reprises depuis l’envoi du courriel, a déclaré l’Australien.
ABC a déclaré au journal que le mot « pédophile » n’avait pas été interdit. Une porte-parole a déclaré qu’il était simplement destiné à « informer le personnel sur les informations du service d’aide aux victimes d’agressions sexuelles » et qu’il « n’aurait pas dû transmettre un changement officiel dans l’utilisation de la langue ».
Griffin aurait ciblé les enfants de l’hôpital où il travaillait, ainsi que les enfants de ses collègues, et la police a trouvé des commentaires en ligne qu’il avait faits dans un forum en 2015, se vantant de ses crimes et de droguer des enfants pour les abuser.
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Source : RT – Traduit par Anguille sous roche
