Zuckerberg déclare qu’il espère que Facebook ne détruira pas la société telle que nous la connaissons


Et n’est pas disposé à supprimer les commentaires « anti-vaccins » de la plateforme.

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Interviewé mercredi par Axios sur la chaîne de télévision HBO, Mark Zuckerberg a déclaré à son interlocuteur qu’il « espère » que le réseau social Facebook, dont il est le créateur, ne détruira pas la société telle que nous la connaissons.

Le PDG de 36 ans en a aussi profité pour dire qu’il est « tout simplement faux » de considérer Facebook comme une chambre d’écho de droite, même si les voix conservatrices arrivent en tête du contenu le plus engagé de la plateforme. L’intéressé n’est pas non plus disposé à supprimer les commentaires « anti-vaccins » de la plateforme.

Lancé en 2004, Facebook est rapidement devenu très populaire au sein de la communauté et occupe à présent une place prépondérante dans la filière technologie, et même dans la société. Cependant, ces 5 dernières, la plateforme s’est peu à peu illustrée comme l’un des médias alimentant le plus la haine en ligne. Entre son refus de modérer certains contenus et la prolifération des discours d’extrême-droite sur la plateforme, l’inquiétude grandie. Zuckerberg en est conscient et ses déclarations lors de l’interview semblent démontrer sa propre inquiétude quant à l’avenir.

Mercredi, l’hôte de Mark Zuckerberg lui a demandé s’il craignait que l’histoire se souvienne de réseau social Facebook comme d’un accélérateur de la destruction sociale. Zuckerberg a répondu par l’affirmative. « Je suis très inquiet de constater que l’histoire va enregistrer Facebook comme un accélérateur de la destruction sociale. J’ai un peu plus confiance dans la démocratie que cela. Et j’espère que ma confiance n’est pas mal placée. » Il a ensuite ajouté : « Ce que nous faisons, et je crois que beaucoup de ce que fait Internet en général, c’est donner plus de pouvoir aux individus. »

Le journaliste a également demandé à Zuckerberg ce qu’il pensait de l’opinion affirmant que les réseaux sociaux alimentent la haine en ligne via le spectre politique. « Il y a un “mème” estimant que […] notre algorithme essaie juste de trouver des choses qui vont en quelque sorte enrager les gens, et que c’est ce que nous essayons ensuite de montrer aux gens. Et ce n’est pas vraiment comme ça que nos systèmes fonctionnent », a déclaré Zuckerberg à son hôte. Cela dit, ce dernier a quand même rappelé au PDG à quel point la haine était présente sur Facebook.

Sur ce point, Zuckerberg estime que le problème ne vient pas de Facebook, mais qu’il est plutôt inhérent à l’état actuel de la société américaine. « Si vous regardez dans le pays actuellement […] beaucoup de gens […] sont très exercés et je pense, franchement, pour beaucoup de bonnes raisons. Et nous avons de vrais problèmes », a-t-il déclaré, avant d’ajouter « je crois qu’il y a parfois une étroite limite entre un niveau élevé d’énergie autour d’un problème important et quelque chose qui peut en quelque sorte basculer et causer du tort ».

« La plupart du temps, le tableau des leaders se présente à peu près de la même façon : poste conservateur après poste conservateur, avec des intrus libéraux occasionnels », a poursuivi Zuckerberg. « Cela est basé sur l’engagement (aimer, partager, commenter), mais Facebook préfère citer le contenu que les gens ne font que voir, un système qui pèse sur les anciens organismes de presse ». Toutefois, faut-il donner plus de pouvoir aux gens sans aucune modération ? Le PDG semble ne s’être pas encore décidé à ce propos, notamment sur la question liée au vaccin du Covid-19.

À la question de savoir ce qu’il pense faire par rapport au contenu anti-vaccin, Zuckerberg a déclaré qu’il n’est pas encore prêt à agir contre les anti-vaccins comme il l’a fait contre la désinformation autour du Covid. Notons que l’année dernière, les anti-vaccins ont posté des commentaires violents et horribles ainsi que des menaces de mort aux défenseurs des vaccins, y compris à des mères qui ont perdu leurs enfants, en leur disant qu’ils méritaient de voir leurs enfants mourir. Facebook a promis de mener une enquête sur le sujet, mais il n’y aurait pas eu de suite jusqu’à présent.

En outre, la désinformation autour des vaccins s’est répandue telle une traînée de poudre sur les grandes plateformes technologiques depuis des années, et a été liée à des épidémies de maladies autrefois vaincues, dont la rougeole. « Si quelqu’un signale un cas où un vaccin a causé des dommages ou qu’il a des inquiétudes à ce sujet, vous savez, c’est une chose difficile à dire de mon point de vue que vous ne devriez pas être autorisé à exprimer du tout », a déclaré le PDG à ce sujet. Il a toutefois ajouté que la société travaille avec les autorités sanitaires pour trouver une solution.

Selon lui, l’entreprise s’emploie à fournir des informations fiables sur le vaccin Covid. Par ailleurs, Zuckerberg a aussi été interrogé sur l’une des actualités-chocs du moment, les tensions entre Apple et certains acteurs de la Tech, dont Epic Games, au sujet de l’App Store. Selon lui, une enquête devrait être menée sur les pratiques, jugées monopolistes, de l’App Store. « Je considère qu’il y a des questions que les gens devraient se poser sur le contrôle de l’App Store et si cela permet une dynamique concurrentielle aussi solide », a-t-il déclaré au journaliste.

Celui-ci lui a ensuite demandé si c’est le gouvernement qui doit être l’enquêteur. « Je pense que je ne suis pas nécessairement la personne qui doit répondre à cette question », a déclaré le PDG. « Je pense que certains comportements soulèvent certainement des questions. Et je pense que c’est quelque chose qui mérite d’être examiné », a-t-il ajouté. Pour en revenir aux élections présidentielles, Zuckerberg a déclaré que Facebook bloquera les publicités sept jours avant les élections pour éviter la désinformation. Et pourquoi pas 30 jours avant ?

Zuckerberg a répondu non et s’est justifié en disant que : « “30 jours” est différent, car les gens veulent être en mesure de mener des campagnes “get-out-the-vote”, répondre aux attaques et présenter des arguments de clôture ». Enfin, il a précisé que Facebook travaille à éliminer les menaces contre les fonctionnaires électoraux. Zuckerberg a dit être prêt à retirer très agressivement les menaces contre les personnes qui vont être impliquées dans le dépouillement et s’assurer que l’élection se déroule comme elle est censée le faire.

Lire aussi : Facebook annonce un nouveau système d’apprentissage profond qui détecte automatiquement la « désinformation »

Source : Developpez


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